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La Philosophie d'Alan Watts
10 avril 2012

Le Livre de la Sagesse (4/5-A)

Le Livre de la Sagesse (4/5-A)

 

The Book est l'avant-dernier livre (rédigé) d'Alan Watts. Mis à part In my own way (et "Tao", inachevé, publié à titre posthume), il ne publiera plus rien. (Il avait interdit que ses enregistrements radio ou télé soit retranscrits de son vivant).

Alan Watts ne tardera d'ailleurs pas à prendre les dispositions nécessaires au sujet de la répartition de ses biens comme de ses droits d'auteur, entre ses femmes, enfants et petits-enfants.

Il sait déjà que "son temps est compté". Il fera bien un séjour en hôpital, mais, au bout du compte jugera que le jeu (de se soigner) n'en vaut pas la chandelle. Il reprendra ses habitudes (dont celle d'alcool) comme si de rien n'était et se mettra à beaucoup voyager en Europe et en Asie. Voyages éclairs le plus souvent, accompagnés de quelques amis qui demeurent très avares de souvenirs.

Détails "people" : chaque épouse reçoit les droits correspondants aux livres écrits au cours du temps de leur mariage - une femme prétendra indument avoir eu un enfant de lui, mais un détective privé se chargera d'établir l'infondé de ses allégations - à examiner cet "aspect du dossier", on peut découvrir que ses enfants et petits-enfants furent soigneusement tenus à l'écart des frasques de leur père ou grand-père - on dit même que l'une de ses filles ne savaient pas que son père était célèbre ! - toutes les décisions seront scrupuleusement respectées par la famille, puis prorogées.

 

&

 

Ce tabou, qui, en résumé, nous fait penser que nous sommes un ego, séparé à l'intérieur d'un corps lui-même séparé -et en conflit- avec son environnement physique, lui-même séparé d'avec le "divin" et/ou le fin mot de l'histoire de notre propre existence.

Je voudrais reposer la question à l'inverse de ce qu'elle parait être posée dans ce Livre :

Non plus envisager ce qui nous empêche mais ce qui nous CONTRAINT.

(Accessoirement, ça revient à se demander aussi, implicitement, si nous ne serions pas beaucoup plus "pré-déterminé" que "déterminé", que ce soit génétiquement ou linguistiquement. Puisque aussi bien, un musicien quoique "déterminé" par do-ré-mi-fa-sol-la-si-do et ses intervalles, etc. est LIBRE d'en faire ce qu'il veut. (De grandioses opéras ou, tel John Cage, monter sur scène nous jouer des silences, et en rester là!)

N'était-ce pas André Gide, sur un tout autre sujet, qui notait pour ainsi dire :

"il y faut, mais il y a beaucoup de comme il plaira"?

Watts utilisa largement les théories de la perception des formes, et je vais commencer par là.

L'une des "lois" de ces théories consiste à distinguer "la bonne forme", laquelle est souvent idéologique. Loi de perception, elle l'est aussi du phénomène de projection, d'une perception élective, d'un choix pourrait-on dire... si nous ne savions d'avance que ce "choix" est lui-même déterminé... ou "pré-déterminé"... ou métaphysique d'une certaine manière.

Le vase de Rubin, qui peut aussi bien représenter un calice que deux amoureux sur le point de s'embrasser, servira plusieurs fois pour rendre sensible que le "fond" et la "forme" s'engendrent mutuellement.

C'est ce que je me propose d'examiner au long des pages qui suivront, portant sur l'Inculturation et la Spontanéité. (Ou mettons, provisoirement, "religion" et "nature".)

 

&

 

Il n'est pas inutile, auparavant, de rapporter qu'Alan Watts, dans l'une des dernières pages du Livre, nous dit (quoique nous puissions penser par ailleurs de sa logique et de ses discours) que nous devons continuer de respecter Aristote en ce qu'il nous rappelle que la raison et le but de l'action, son objectif est toujours la contemplation - connaître et être plutôt que chercher et devenir. (the goal of action is always contemplation knowing and being rather than seeking and becoming).

L'homme moderne se demande surtout "que faire?" et "ça rapporte combien ?".

Chez l’égoïste (selon nos normes en vigueur), il est difficile de discerner laquelle des deux questions est première ; dans le cas de l'altruiste (selon nos normes), la seconde question se transforme en "ça coûtera combien ?).

Dans un cas comme dans l'autre, il n'est pas demandé si la dite action apportera un bonheur réel ou une aide quelconque en termes de joie de vivre. On va encore m'accuser de mesquinerie : je conserve le souvenir écoeuré des toutes ces femmes et enfants qui moururent de "l'aide" reçue.

 

 

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