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La Philosophie d'Alan Watts
16 avril 2012

Le Livre de la Sagesse (4/5-E)


Avant d'en venir au 5/5 des méandres de ma réflexion....

Alan Watts nous dit lui-même :

Mon propre travail, bien qu'il puisse paraître parfois un système d'idées, est fondamentalement une tentative de décrire l'expérience mystique, non pas de visions officielles et d'êtres supra-naturels, mais de la réalité telle qu'on la voit, et qu'on la ressent directement dans le silence des mots et du mental. («My own work, though it may seem at times to be a system of ideas, is basically an attempt to describe mystical experience, not of formal visions and super-natural beings, but of reality as seen and felt directly in a silence of words and mindings.»In my own way, p5)

Mon commentaire de cette citation précise -et séparé de tout contexte autre que mon propos- serait celui-ci : "l'officiel" et "le surnaturel" relève de l'inculturation, de l'acculturation ou des Soucoupes Volantes, mais pas de cette spontanéité naturelle et réelle (autrement dit, pouvant être décelé par des électroencéphalogrammes, des analyseurs de sang et je ne sais trop quel autre moyen du "genre pour cosmonaute", mais qui attesterait, voire prouverait, que "du réel" a eu un "effet" sur "du réel".... en dehors des mots, de tout système de croyance ou de toute élucubration du mental).

Tout ça seulement pour dire que je souhaite parvenir le moment venu, très bientôt, à susciter un autre écho qu'une réaction du genre "tiens? intéressant!"

J'ai déjà eu l'occasion de le dire : que ce soit comme "vulgarisateur" du Chan/Zen ou d'un transcendance ésotérique de l'opposition Orient-Occident, Alan Watts est dépassé depuis longtemps.

Il demeure la question de savoir quel est l'impact des mots "vulgarisés", quelle expérience personnelle intérieure ("ésotérique") en découle, quelle transformation, etc. ... quelle Voie ouverte sur laquelle marcher et non plus gloser.

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Je tiens par avance à me défendre de passer sans cesse du coq à l’âne dans cette suite de réflexions suscitées et élevées par ma (cette fois-ci) lente lecture du THE BOOK, LE Livre : n'y aurait-il aucun lien d'interdépendance mutuelle entre un coq et un âne ?

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Alan Watts, en soulignant l'importance de la Contemplation chez Aristote, m'a évidemment fait penser à Aristote lui-même, qui m'a fait penser à Pierre Hadot. Lequel me fit un choc aussi considérable que si j'avais lu à la une d'un quotidien "Les professionnels de la philosophie descendent dans la rue pour réclamer du gouvernement un peu plus de Sagesse!". J'en étais sidéré. Cette année là, 1996, je lisais systématiquement peut-être m'y avait-on abonné– le Magazine littéraire. L'un de ses numéros porte sur le thème «Le souci, éthique de l'individualisme» (345 - juillet-août 1996), dont l'un des articles titrait explicitement Le souci de soi, venant fortement nuancer cet "individualisme". Ma collection de cette revue doit être dans l'un ou l'autre de mes cartons. Il y a suffisamment de pagaille chez moi pour que je me risque à en ouvrir au hasard. Mais, via le Web, j'ai pu consulter une interview effectuée peut avant sa mort parPhilosophie Magazine (Propos recueillis par Thierry Grillet) dans laquelle, il déclare :

«D'où le reproche d'incohérence ou de mauvaise composition que les interprètes modernes, obnubilés par l'aspect systématique d'une pensée, ont souvent fait à l'égard de ces philosophes antiques. Je me suis rendu compte que les auteurs composaient, non pas pour exposer un système, une théorie parfaitement cohérente, mais pour produire un effet sur le lecteur ou l'auditeur. Ils voulaient faire travailler l'esprit de l'auditeur ou du lecteur pour qu'il se mette dans une certaine disposition. D'où cette mobilisation de tous les moyens rhétoriques et imaginatifs pour convertir*. ...on voulait convertir les disciples à des modes de vie bien précis.»

 *Souvenons-nous que Pierre Hadot "pense grec" et qu'il entend donc "conversion" au sens de transformation de soi (metanoïa) et non pas, bien entendu, de "credo"...

 

N'est-ce pas proche de ce Watts nous dit de son "own work" ? Et, tacitement, ne suis-je pas une manière de "disciple" du philosophe californien ?

J'ajoute qu'il déclare aussi «Je m'étonnais d'être moi, d'être là dans ce monde immense et inconnu, dont j'étais une partie. Romain Rolland a appelé cela le «sentiment océanique». Ai-je été prédisposé à la philosophie par cette expérience?»

Je m'étais réconcilié avec cette notion "océanique" via celle de "retour" de la Chine ancienne. Mais, dans ma jeunesse, on m'avait tellement rabattu les oreilles des tendances "régressives" de ma personnalité que "océanique" m'était devenu ... tabou.

Au fond, vision "synoptique" pour l'intellect

vision "océanique" pour le sentiment

vision d'inclusion et d'appartenance pour le corps... Dao.

 

 

 

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