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La Philosophie d'Alan Watts
21 août 2013

Devoirs de Vacances (3/3)

Devoirs (& amusements) de vacances

Ego cosmétique et ego cosmique

 

Puisque le terme de signification de la splendeur du Soleil s'utilise comme signification de Dieu, il faut en dire un peu plus, au sujet du Signe : à priori il ne laisse qu'une alternative. Soit l'être humain est débiteur du signe1, soit il en est le créateur et sa nature est celle d'un producteur de signes.

Ce qui revient à dire que l'existence humaine a un sens ou n'en a pas.

Que le sens de l'existence nous vient du dehors ou de nous-mêmes,

Qu'il y a d'abord l'essence ou l'existence,

Que ce sens est transmis par diverses idéologies rivales, souvent en conflit – éventuellement guerrier.

Qu'elles pourraient peut-être aller ensemble... voire de concert !

Qu'à moins de se plier à la loi du plus fort (ou du plus avantageux pour soi-même, ce que Chogyam Trungpa qualifia de « matérialisme spirituel »), comment trouver le Juste Sens des choses et s'y accorder ?

Et, comment trouver cette part spécifiquement faite pour chacun d'entre nous ?

Mais, qu'à poser cette dernière question dépourvue de toute alternative se dénote un ''esprit religieux'', pour lequel le Tout a un Sens & Tout est signe de ce Sens de l'existence humaine & qu'il nous appartient de le déchiffrer, il convient d'y regarder d'un peu plus près. Le mot ''chiffre'' nous vient du sanskrit sunya (vide) qui passant par les arabes au Moyen-Age nous a donné chiffra, pour signifier ''zéro'' ou ''secret''. J'allais écrire : jusque là, c'est pas grave ! Car, ensuite, force est de constater que ce ''chiffre'' peut aussi bien concerner une réalité, un fait, un acte ou l'énoncé de ceux-ci. Et, dans ce deuxième cas, il est indispensable de connaître le langage utilisé, le mode d'emploi du déchiffrement. Tout français de ma génération et antérieure connaît au moins un vers de Verlaine du fait qu'il servit de chiffre au Débarquement Allié en Normandie, sa première partie « Les feuilles mortes de l'automne... » signifiant (= étant le signe de se mettre) en alerte et la seconde partie « …bercent mon cœur d'une langueur monotone » donnant le signal du commencement des opérations. On peut noter que ce chiffre est purement conventionnel. Par rapport au sujet de ces lignes, il s'agit d'autres choses, notamment deux :

La réalité d'un menhir (ou d'une stupa primitive) que les uns assurereront qu'il est un symbole religieux dont on ignore la signification exacte et les autres qu'il est un gros caillou planté en terre dont on se demande l'utilité. Le signe n'est plus exclusivement conventionnel : sa réalité objective peut peser plusieurs tonnes...

Le sens du Sacré, la relation directe à l'Univers, le comportement physique ou mental suscité par l'existence même d'une Nature, qui nous environne de toute part et nous affecte (par exemple de sa chaleur ou de sa puanteur), fonde toute religion comme toute science athée2. Empruntons sans attendre un chemin de traverse : les religions (& les libres penseurs eux-mêmes) énoncent ces réalités naturelles et dictent les comportements que l'on Doit avoir face à ces réalités. Et, elles ne sont pas toujours d'accord sur ces énoncés et ces comportements ''adaptés'' ; on peut remarquer que plus elles en font des discours, des doctrines, des règles plus elles ont tendance à oublier l'objet référencé par ces discours pour se concentrer sur la propagande de ceux-ci (joignant au besoin le sabre au goupillon). Leurs discours en devient aussi conventionnel qu'un chiffre de service secret, avec d'ailleurs des conséquences souvent aussi bellicistes.

= =

1- Ces billets de vacances, ajoutés les uns aux autres, produisent un effet assez loufoque (je suppose). Ils suivent la pente de mes associations d'idées, avec ses changements de niveaux, de catégories, voire de point de vue. Quel en est le fil conducteur ? Difficile à dire, c'est une jungle.

Mais, la Nature elle-même n'est-elle pas une immense jungle, un immense amas chaotique, que la pensée voudrait réduire à sa merci classifiante et géométriquement ordonnée ?

2- La première de toutes ces associations d'idées provient d'évidence (à mes yeux) de ce que j'ai été choqué d'une publicité à la télé dans laquelle une marque de déodorant ironise sur l'opposition de la sueur comme facteur positif et de la sueur comme facteur négatif. Elle entend nous faire penser que tout aspect positif de la sueur est une erreur, voire l'expression d'une certaine imbécillité générale, mais que – grâce à son produit d'une efficacité incomparable – le problème peut être purement et simplement supprimé : plus de sueur, donc d'interrogation à avoir sur ses aspect attrayants ou ses aspects repoussants. (Le spot publicitaire et moi-même laissons de côté la fonction d'homéostasie thermique de la sueur).

Se laisser aller à ses associations d'idées peut être très amusant (de grands comiques, tels Fernand Raynaud ou Coluche le prouvent sans qu'il soit besoin de faire spécifiquement appel à la lexicographie comme Raymond Devos s'en était fait la spécialité) ; cela permet de se libérer de la biblio-latrie et faire l'expérience hilarante que débattre de mots sans avoir l'expérience de la chose à laquelle ils se référent est stérile et inutile pour avancer sur le terrain. Lequel ''terrain'' est celui de ma vie à moi de tous les jours à moi, les miens et pas ceux du voisin ou de ma voisine au demeurant charmante. Toute chose bien terre à terre...

Progresser sur une voie de libération ne consiste pas à passer d'un chapitre à l'autre de nos croyances, mais à marcher sur le terrain tel qu'il est, par un soleil ou une pluie tel qu'ils sont. Se contenter de croire en sa propre expérience de la vie humaine peut être aussi néfaste à long terme que de se fier, de croire sur parole ce qu'en dit le manuel.

D'un autre côté, d'obéir à la seule loi de son expérience personnelle peut induire à l'erreur. A court terme, l'expérience prouve qu'aller chez le dentiste est au moins, - le plus souvent -, désagréable. Donc, évitons de prendre rendez-vous....une leçon qu'inspire l'expérience ?

Clarifier intellectuellement un problème peut ne pas être inutile, si l'on dispose de moyens pour le résoudre...(il est absolument certain, aussi sûr que 2+2=4 que si j'avais été faire mes courses en voiture climatisée conduite par un chauffeur expérimenté, l'autre jour dont je vous entretiens ne m'aurait pas fait suer!)

L'exposé d'un ''problème'' ne vaut qu'en ce qu'il est le miroir d'une réelle difficulté existentielle et qu'à l'examiner à ciel ouvert soit il disparaît soit la solution s'impose d'elle-même. Ou encore, apparaît dans toute son absurdité. S'il est clairement établi que l'excès de sudation provient de ce que vous avez couru en plein Été en pardessus, mettez-vous en maillot...3

Mon devoir de vacances préparant mon sujet de la rentrée sociale4, on notera qu'il en va de la vie spirituelle comme de la sueur : le meilleur moyen de ne pas y accéder (en bien ou en mal, que serait par exemple une vie spirituelle réduite à un moyen de réconfort moral), c'est de supprimer ou de vider de tout sens l'idée même de l'existence d'une chose ou entité appelée «spiritualité», ou QI, ou Soma.

C'est de faire à «spiritualité» le même sale coup que l'on fit à «convivialité».

«Convivialité» était un concept permettant de comprendre comment on peut vivre, produire et être sociétale ment (!) utile tout en obtenant ou élargissant sa propre liberté d'action ; et l'idéologie dominante en a fait l'heure de l'apéritif, le verre de l'amitié ou un repas pris en toute ''convivialité''. L'usage du terme de ''convivialité'', tel qu'il fut initialement défini, indiquant tout instrument dont l'individu demeure le maître et, en droit de s'en faire une fête, pourquoi se l'interdire à l'heure de l'apéro ? Certes. Il n'en demeure pas moins une Sortie individuel (ou d'individus) du Système.

« Spiritualité » ne sera jamais une sorte de raffinement de l'esprit (entendu comme psyché) ; « Spiritualité » est Sortie de l'Espace-temps tout comme de la Conscience du Corps-esprit (psychosomatique). Spiritualité est Déification (fut-elle athée) momentanée ou définitive. Spirtualité est un Au-Delà du Par delà (de toute conception ou pratique religieuse)... et entière et totale absence d'ingérence de l'ego. Ce qui le fait dire sublime et ineffable...

Surtout, n'en parlez pas à votre médecin ou à votre « psy »... il vous ferait enfermer !

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Pour la sueur (et sa potentielle convivialité, à propos!)

Le scientifique peut noter : « L’odeur corporelle, bien plus qu’une gêne »(13/08/13)

« Notre corps a une odeur. De même que tous les animaux de la Terre ont leur odeur. Les bactéries de notre peau décomposent la sueur et créent une empreinte personnelle de chacun de nous. Les émotions et l’attraction sexuelle ont elles aussi leur reflet olfactif. L’essor de l’hygiène personnelle ferait-il disparaître cette voie de communication ?

La peau est l’organe chargé de la réfrigération du corps (…) La flore microbienne prolifère dans les zones du corps où les glandes sudoripares et sébacées (qui sécrètent de la graisse) sont nombreuses et où l’humidité est retenue par les plis corporels, les vêtements et les chaussures.  Il n’est donc pas étonnant que les aisselles, l’aine et les pieds soient les parties les plus odorantes de notre corps.
(…) En conséquence, notre odeur corporelle, réduite aujourd’hui au minimum, est passée du statut d’élément notoire de notre personnalité à celui d’objet d’études scientifiques. »

'Sources : « L’odeur corporelle, bien plus qu’une gêne »(13/08/13)
-    www.leblogdelapeausaine.org 
-    International Journal of Cosmetic Science - History of Hygiene
)

Auteur : Andrés Martínez, journaliste scientifique

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Et Le Soûtra du Lotus de la Bonne Loi nous Rappeler

« Le Bôdhisattva Mahâsattva qui possédera cette exposition de la loi, qui l’expliquera, qui la lira, qui l’écrira, obtiendra la perfection du sens de l’odorat, lequel deviendra pour lui doué de huit cents qualités. Avec cet organe de l’odorat ainsi perfectionné, il percevra les diverses odeurs … celle des fleurs... les divers parfums des fleurs aquatiques... les arbres... les diverses espèces de créatures, telles que l’éléphant, le cheval, le bœuf, la chèvre, les bestiaux, ainsi que celles qui s’échappent du corps des différentes créatures qui sont entrées dans des matrices d’animaux ; celles des enfants des deux sexes, des femmes et des hommes ; celles des herbes, des buissons, des plantes médicinales, des arbres, rois des forêts... celui des cent mille espèces de mélanges de fleurs divines de tout genre... il les reconnaîtra ; et l’organe de l’odorat ne sera pas pour cela blessé ni offensé chez lui de ces diverses odeurs.

(61.) Son corps devient parfaitement pur, pur comme s’il était de lapis-lazuli ; celui qui possède ce noble Sûtra est constamment un objet agréable aux yeux des créatures.

(62.) Il voit le monde sur son propre corps, comme on voit l’image réfléchie sur la surface d’un miroir, existant par lui-même, il ne voit pas d’autres êtres [hors de lui], car telle est la parfaite pureté de son corps.

(66.) La pureté de son corps est telle, qu’il y voit la totalité de cet univers ; et cependant il n’est pas en possession de l’état de Dêva ; c’est son corps naturel qui est ainsi doué. »

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J'ai découvert l’œuvre d'Alan Watts un an après avoir découvert l'étude et la pratique intensive du Yoga. Le Yoga m'avait laissé entendre que la seule utilité de l'ego est d'avoir conscience d'exister plutôt que d'être mort ou non-né, que l'ego n'est que la 1/21nième (voire 63nième) partie de l’Être selon les indiens, 1/99nième selon les tibétains. Si j'avais bien compris (mon étude/apprentissage est un peu lointaine : 1966-1967), la différence entre indiens et tibétains (ou chinois) tient au fait que ces derniers pensent qu'un problème philosophique ne peut être résolu s'il n'a d'abord été posé. Il n'y a rien à trouver ou à réaliser qui ne soit déjà là. Pourtant, c'est comme ça, des «problèmes» se posent à nous. Force nous ait de constater a-) qu'ils sont là b-) qu'ils n'ont pas lieu d'être là c ;-) qu'ils peuvent donc disparaître d ;-) qu'ils ont disparus.

Pour reprendre l'exemple si contingent de la sueur : il faut croire qu'elle existe, il faut expérimenter personnellement son existence «positive» ou «négative», il faut en tirer les conséquences et s'en libérer.

Si vous n'avez jamais sué de votre vie, il est peu probable que vous puissiez imaginer ce dont je parle.

Si lisant Alan Watts on ne remarque pas que ce qui vaut pour lui vaut pour soi, la lecture de son œuvre est inutile.

Ce pourrait être une première distinction fondamentale provisoire entre le psychologique et le spirituel : le psychologique observe le dehors, le spirituel (la chose de qualité spirituelle) vu au dehors trouve un écho ou un reflet directs en soi-même – et réciproquement. Dans la ''chose spirituelle'', le mot EST la chose. Le psychologue démontre - à juste raison - que la ligne Maginot du mental est infranchissable ; le spirituel passe par la Belgique du territoire Réel, du terrain tel qu'il est...

 

Mais, je ne pue la sueur qu'autant que vous la sentez.

 

«As I am also a you, this is going to be the king of book that I would like you to write for me.» (Comme je suis également vous, ça va être le genre de livre que je voudrais que vous écriviez sur moi.) nous dit Alan Watts en première ligne de In my own way.

Ambition passionnée d'un fervent de son œuvre, j'aimerais que mon prochain essai soit du genre de livre qu'Alan Watts aimerait lire sur sa philosophie.

Les notes de ce blog en seront l'ébauche dans les mois à venir.

1Tel que l'a chanté Rabindranath Tagore, par exemple.

2A mon avis, qui n'engage que moi, penser qu'une connaissance puisse être rigoureusement athée est aussi absurde que de prétendre que nous sommes les créateurs de la nature ; nous sommes les créateurs de ses chiffrements, tout au plus.

3Je dois d'ailleurs avouer que je me prépare à mettre en ligne ce devoir & amusement de vacances alors que cette fin d'après-midi j'étais de retour de mon parcours habituel, mais ayant été trempé jusqu'aux eaux par une averse bienfaisante que la chaleur ambiante s'est chargé de sécher sans avoir toutefois le temps que ne s'enclenche la moindre sudation : j'étais déjà de retour chez moi, mes vêtements secs, le corps frais et dispos, l'esprit clair. Ce qui m'a donné l'idée de relire ce devoir & amusement de vacances d’Été.

4Selon le calendrier citadin. Dans l'ancienne agriculture, l'automne marque la fin des récoltes accompagnée d'un ralentissement & changement d'activité.   

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14 août 2013

Devoirs de Vacances (2/3)

Devoirs (& amusements) de vacances

« Le spirituel » (et non La spiritualité)...

Je l'ai écrit sans préméditation, probablement dans un souci latent de ne pas être démoli par le bon sens : Le même bon sens faisant de la sueur chaude un aphrodisiaque et de la sueur refroidie un répulsif...

J'ai songé à spirituologie ; le terme trouverait ainsi son pendant physique dans la physiologie et mental dans la psychologie. La métaphysique en deviendrait l'écologie et l'éthique – l’œcuménisme mondial (tant commercial que religieux). Et, peut-être bien notre besoin d'un minimum de foi de croyance, ce minimum pourrait-il se dire mytho-poïetique. Et, au fond, je me serais pas tellement que ça éloigné du sens du terme : psychologie venant de psukhê (âme) et Pneuma (littéralement Souffle) réservé à la philosophie de l'Esprit 'spirituel' ou, en théologie, à une réflexion sur le Saint-Esprit comme moyen de transmission du divin créateur (par le Père) et par l'Incarnation du Fils. (La particularité de la conception de la Grâce divine selon Alan Watts est qu'il n'y a aucune raison pour que l'Incarnation (l'envers de la déification) soit réservé au ''fils du patron''.

Schéma caricatural : le Fils de Dieu s'Incarne et nous, - ses frères et sœurs en humanité -, nous nous Déifions. Ceux qu'il nommaient les « dieux personnels » du monothéisme comme les « dieux comédiens » du polythéisme. Et aussi le « dieu impersonnel » du taoïsme par l'expérience de sa Grâce tout aussi « impersonnel » et naturelle qu'est le QI (t'si, ou Ki). Mais, laissons-les de côté pour le moment... comme Avalokiteshvara aux mille bras comme expression de la « grâce » du Bouddha.

Bien entendu, je pars du principe que mon visiteur est d'accord avec moi au sujet de la Sémantique général sur ce point précis : le mot n'est pas la chose, mais il peut être des choses uniques qui reçoivent des nom multiples (voire pas de nom du tout, mais ne compliquons pas). Et, pour ma part, mon devoir de vacances porte sur l'examen de la relation de la sudation et de la spiritualisation des consciences, d'accord ?

 

La planétarisation des consciences comme humanisme1 du XXI° siècle ; le premier effort portant prioritairement sur un fort souci d’œcuménisme entre l'humanisme athée et l'humanisme déiste, panthéiste ou polythéisme, sans oublier mon Seigneur et ses créatures que nous devons beaucoup remercier pour Sa Croissance (notamment celle de l'industrie cosmétique qui nous protège de la sudation intempestive) :
« Merci Seigneur pour toutes ces êtres humains, que je vais pouvoir manipuler et dominer grâce à la science sociale et politique,

« Merci Seigneur de nous apprendre les moyens technologiques de nous passer du Soleil, de dépasser la Lune et de partir à la conquête des étoiles,

«... le vent qui nous a permis de conquérir les Amériques, transporter les esclaves, remonter les fleuves d'Asie en crachant le feu de nos canons

« ...le feu de Hiroshima et celui du napalm

« ...la Terre dont nous vampirisons l’Énergie et dont nous gâtons les fruits de nos diverses prouesses chimiques, etc. etc. etc. litanies d'un infini Miserere !

Ou bien, s'il nous reste un choix... Louange de mon cœur à Celui de Dieu (seul, plusieurs ou impersonnel) !

mon Seigneur, avec toutes tes créatures, monsieur frère Soleil, (lequel est le jour, et par lui tu nous illumines. et il est beau et rayonnant avec grande splendeur, de toi, Très-Haut, il porte la signification), sœur Lune et les étoiles, frère Vent, sœur Eau, frère feu, sœur notre mère Terre, (laquelle nous soutient et nous gouverne, et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe) comme disait François d'Assise.

Un mystique soufi d'Afrique noire pose en substance la question :

doit-on déclarer fou ce St. François d'Assise en ce qu'il dérange la mondialisation économique et les lois de la compétition & cotation boursières ?

Mais le seul réel intérêt de spirituologie serait d'affirmer qu'il y a des discours jusque ce domaine spirituel, et puis un langage du Silence et du Mystère... On pourrait ainsi distinguer (au titre d'adaptation d'une paire de jumelles à sa propre vue) le/les discours sur l'Esprit et tous ses risques d'attrape-nigauds et de toutes les vulgarités de l'esprit (mental) partiel et partisan.

La philosophie est largement devenue un jeu de mots dont il importe d'en comprendre les règles afin de mieux les déjouer... Tout comme la langue de bois en politique, dont tout l'art consiste dans la capacité de dire des choses fort intéressantes sans jamais répondre précisément à des questions aussi simples que « Quelle heure est-il ? »2.

Car cette splendeur solaire qui porterait la signification du divin pourrait peut-être s'aller chercher (et trouvée) dans ce qu'en dit Gary Snyder : « Mon propre chemin relève d'une sorte de bouddhisme authentique dont les racines plongent naturellement dans les pratiques animistes et chamanistes. Le respect envers tous les êtres vivants fait clairement partie de cette tradition. J'ai ainsi enseigné à d'autres comment méditer pour pénétrer les étendues sauvages de l'esprit. Comme je le suggère dans l'un de ces essais, le langage lui-même est finalement un système sauvage. (…) Le Sauvage, synonyme dans la civilisation occidentale de sauvagerie et de chaos, est, d'une façon impartiale et implacable, fondamentalement libre dans sa beauté formelle. Et son expression - la richesse de la vie animale et végétale (non compris) sur le globe, les pluies torrentielles, les vents violents et les calmes matinées de printemps, la courbe d'un météore traversant l'obscurité - est la réalité authentique de ce monde auquel nous appartenons. »3

Sans le dire explicitement, Gary Snyder renvoit ainsi à la notion de

QI – (prononcer t'si) ou de Shen lequel ressemble à   ou , qui désigne le Chan/Zen.

me semble-t-il, tout simplement parce-que ces deux notions chinoises (& japonaises) sont les plus proches de spiritus. (Pour l'Inde, prana ou soma)

Au plan pratique, il resterait à démonter le mécanisme d'une sueur érotique dans un cas et répulsive dans l'autre, presque aussi ambiguë que l'immobilité du mouvement ou le mouvement centré dans son immobilité : le moyeu évidé de la roue du karma universel, si le mentionner ne nous renvoyait à la métaphysique alors que le point de départ de ma note est physiologique. A ceci près que l'image de moi-je (ahamkar) que m'a renvoyée le miroir de ma salle de bain entrant dans le cadre de la ''représentation de soi'' et que l'idée de séduction entre dans le cadre d'une relation (amoureuse ou de conquête sexuelle) nous sommes en pleine psycho-logie et plus du tout en physio-logie. N'est-ce pas Alan Watts lui-même qui remarqua qu'il ne faut pas se tromper sur le sens des mots : Moi-je pue et vous, vous sentez !? Bon ! D'accord ! Il n'est peut-être pas très pertinent, lorsqu'on se trouve en situation amoureuse, de consulter son glossaire de métaphysique ou de physiologie de la sudation ; le loisir de prendre une douche ensemble avec son partenaire demeure bien plus approprié... A défaut, plonger dans une rivière (du moins si vous la savez de source sûre pas trop polluée – le jeu de mots est involontaire)...

Évidemment, tout ça n'est pas très poli. Il est même franchement inconvenant d'entrer dans un pièce en affirmant catégoriquement : « Holà ! Ça pue ici, je le sens. »

Il est permis de dire que l’Éveillé bouffe et chie comme tout le monde, que c'est un homme ordinaire. Mais seulement quand on veut faire le malin dans une assemblée de doctes personnes qui sont des gens du Chan/Zen. A ma connaissance, s'il est irrespectueux de dire que Jésus-Christ urinait et déféquait, voire baisait comme tout le monde, ce n'est pas hérétique (sauf, bien sûr, par rapport à la notion de son Ascension... en son corps glorieux... son Être lui-même débarrassé de son enveloppe charnelle. L'idée d'enfançon taoïste s'en rapproche. (Le corps spirituel ayant atteint les limites du corps charnel s'en affranchit et ''s'en va voler aussi haut que les grues sauvages dans le ciel...'')

Mais, à franchement parler, je dois avouer que – pour ma part – je ne sais trop où j'en suis de mon incarnation et de mon ascension. Ce qui est sans doute préférable à tous points de vue du reste.... Le savoir risquant soit de me décourager soit de m'infatuer et de me renfermer dans la boite à malice de l'égocentrisme...

Pour en rajouter dans le jeu de mots : la sudation est une homéostasie quant au corps humain et une autopoïèse quant à la personne du séducteur (ou de la séductrice, il va tellement sans dire que je me demande pourquoi je le dis).

« Il n’y a ni victoire, ni défaite dans le cycle de la nature… Il y a simplement le mouvement de la vie » dit P. Coelho4

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Chacun pour soi peut ainsi se demander : vivons-nous pour ainsi dire à la périphérie de nous-mêmes, recevant tous les chocs et cahots de notre existence bien terrestre, et incarnée ? Vivons-nous imperturbablement centré dans l'axe de notre vie ? Constatons-nous un rapprochement de l'axe de notre vie, du moyeu de nos actions (stimulées de notre Désir ou de la situation qui « poussent à la roue ») ou dans la dispersion centrifuge de nos énergies ?

Ce serait une manière d'introduire l'inséparabilité de la contemplation et de l'action... laquelle nous rapprocherait de la spiritualité entendu comme Libération de soi. (Nous en sommes d'accord, n'est-ce pas ? => libération de la prison qu'est soi-même et point du tout libération de l'ego par rapport aux aléas de l'existence. Le « moi » spirituellement libéré de son moi-je/ego n'est plus affecté par les contingences quotidiennes. (Dire que le Chan/Zen consiste, notamment, à porter Attention aux choses ordinaires de la vie quotidienne n'implique pas d'en être affecté ; l'Attention à l'instant présent5 est d'ailleurs, par elle-même, une sorte de ''libération conditionnelle'' des réactions émotionnelles.)

1On notera que mon billet comporte beaucoup de suffixes en 'ition' et en 'isme' ou 'iste'. Simplifions, autrement dit par esprit de simplification, disons que les premiers sont des constatations et les seconds des prises de position, voire une militance de désirs idéologiques tels le communisme ou le fascisme ou le catholicisme, bouddhisme, voire spiritualisme, végétarisme ou automobilisme... au hasard ! Mais, n'allons pas trop loin, et ne confondons pas jugement de valeurs, grammaire et métaphysique (même si tout étant illusoire, l'agencement de mots illusoires en discours logiques sur des phénomènes grammaticaux ne saurait désigner, référer ou signifier... je ne sais quoi).

2Je me suis laissé dire que dans tel ou tel parti britannique, l'épreuve pour accéder à une responsabilité de militant est de parvenir à intéresser un auditoire pendant ¼ h en réponse à la question « Quelle heure est-il ? » sans jamais la donner.

3Préface de Gary Snyder à l'édition française de son ouvrage La pratique sauvage.

4Je n'ai rien lu de cet auteur, mais une correspondante m'a fait remarquer que certaines de mes assertions ressemblent fort aux miennes. Je me suis donc informé. Il semble, en effet, qu'il soit une sorte d'Alan Watts d'Amérique du Sud. Une chose est certaine : Coelho est aussi in-orthodoxe que Watts, et à braver la lettre il se peut qu'il ne fasse rien d'autre que d'en insuffler l'esprit...

5Instant présent qui n'implique en rien une identification de sa conscience au stimuli du moment : si vous êtes dans le silence d'un dojo et que retentit le gong, il envahit la totalité de la conscience, mais vous pouvez être face à vaste panorama, ayant mal aux pieds alors que deux libellules bleus dansent ensemble un indéchiffrable ballet. Et, cet « instant » = mal aux pieds+sensation esthétique global+ce ballet de libellules bleus. Si l'envie louable d'en écrire un poème vous vient, vous demeurez peut-être « présent » mais non plus à cet « instant » seul. Si vous songez aux acides remarques que vous compter faire à votre cordonnier au sujet de vos maux de pieds, idem ; mais, à mon avis, en beaucoup moins poétique...

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