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La Philosophie d'Alan Watts
21 juin 2014

Un Intermède supplémentaire

(Je résume : je n'entreprendrai de traiter « à fond » de l'actualité d'Alan Watts qu'en fin d'Automne. Le motif est celui invoqué dès l'ouverture de ce blog : un roman que j'écris, lequel, pour de bon cette fois, appelle son achèvement.

Je nourris l'espoir d'encourager mes visiteurs à ne pas se lasser ...hum !... de tous ces délais et « intermèdes » divers, en sorte...hum !... que je les retrouve un jour ...hum !...comme lecteurs de l'ouvrage que j'entends tirer ...hum !... un jour ...hum !...de ce blog sur Alan Watts.

Hum ! Lecteurs aussi de mon roman, qui participe tout à fait de la philosophie d'Alan Watts.

D'où ces quelques notules de rappel de lieux communs... ou qui selon moi devrions avoir en commun !)

 

Une pensée philosophique est de son auteur ; la Tradition n'appartient à personne, pas plus que l'état de conscience spécifique (nommée par certains spirituel) permettant d'accéder à son « ésotérisme » universel.

La question soulevée, de la relation de l'âme humaine à l'Esprit cosmique, étant atemporelle attendra bien encore quelques mois mon humble avis, qui n'a strictement rien d'original sur le fond. Et, je suis bien sûr qu'en votre propre Voie, ou tel sentier y conduisant, votre marche restera indifférente à ce nouveau délai.

 

Divers auteurs du XX° siècle, ouvertement tel Camus ou dissimulé dans un repli de sa pensée tel Kazantzakis, de nombreux penseurs et théologiens également (ou encore Alan Watts, en son a-théologie et/ou post-théologie) se réfèrent à la « légende du grand inquisiteur » contenu dans le dernier roman de Fédor Mikhailovitch Dostoïevsky Les Frères Karamazoff. Pour ma part, adolescent distrait, je pensais purement et simplement que Dostoïevsky était un auteur du XX° siècle. Les divers thèmes de son œuvre sont tellement d'actualité qu'il est d'ailleurs possible qu'en ce moment même, un adolescent aussi distrait que je le fus, est persuadé que Dostoïevsky est une génial auteur d'un XXI° siècle, siècle lui-même en son début d'adolescence ! Sait-on jamais...

L'erreur est compréhensible. Dostoïevsky sort des frontières de la Russie du XIX° siècle et s'universalise chaque fois que l'esprit de liberté et d'amour est en butte aux tendances de normalisation, de standardisation et d'aliénation de la lettre supposée en transmettre toute la vitalité joyeuse et fraternelle. Car Jésus, savez-vous, était en son Incarnation un joyeux luron d'une affection débordante. Le Prince Mychkine, le héros de cet autre œuvre de Dostoïevsky – L'idiot – est une imitation de Jésus-Christ (un Jésus qui n'aurait jamais été induit en tentation).

Sans compter que ces deux là avaient en commun d'associer très étroitement à l'esprit de liberté et d'amour celui de vérité et de justice. Et ça, il faut l'avouer, c'est y aller un peu fort !

 

Ces notules sont bien loin, semble-t-il, de la préoccupation d'un Éveil au sahaja nirvikalpa samadhi, au Tao immortel ou au suprême Satori. Il est toutefois bon de savoir que la « santé mentale » ne saurait consister à se tenir au dessus de tous les soupçons de l'Inquisition normalisatrice, qu'elle soit religieuse ou laïciste. Et, avec prudence, qu'il est relativement admis que l'esprit de liberté et d'amour, de sensibilité à la souffrance ou au désarroi de l'autre, sont des facteurs d'homéostasie mentale.

Voire qu'à compatir, on reçoit plus que l'on ne donne !

 

Et, pour en revenir à mon « dada » personnel, je rappelle que la fin du Moyen-Age traditionnel est à chercher fin 13°/début 14° siècle, que la légende du Grand Inquisiteur est supposée se dérouler au 16° en Espagne, mais aurait pu l'être sous le Maréchal Franco, ou en Russie lors des procès staliniens. Le zéro et l'infini ou L'aveu, respectivement d'Arthur Koestler et d'Artur London, sont bien plus représentatifs de l'Inquisition moderniste que les ténébreuses affaires de l'Inquisition ecclésiastique. (Dont les condamnations d'avant la Renaissance furent, le plus statistiquement du monde, moins fréquentes qu'on ne le laisse généralement supposer.)

 

Mais, tout ça n'est qu'intermède récréatif à l'approche des départs en vacances.

 

Sauf peut-être, qu'il faudra bien reprendre certains points par le menu, à partir de plusieurs aspects.

Par exemple,

que le Nouveau Testament (I Cor. 15, 46) nous dit que « Ce n'est pas le spirituel qui paraît d'abord, c'est le psychique puis le spirituel. »

que la Légende du Grand Inquisiteur est racontée à Aliocha le plus jeune frère, par Ivan Karamazoff, un rationaliste convaincu dont la santé mentale se dégrade toutefois sous les coups de boutoir de 'contacts' avec le Diable

qu'Aliocha est un novice en formation sous la houlette du Starets Zosime, un surprenant personnage qui « loin d'être sévère, paraissait enjoué » et qui affirmait que « La vie est un paradis où nous sommes tous, mais nous ne voulons pas le savoir ! » (Ce que dit aussi Alan Watts, se référant au Tao)

que celui qui a l'expérience de l'authentique foi ne peut qu'embrasser ses accusateurs (tout comme le Christ le fait pour l'Inquisiteur) « Car, à la logique, il ne sait opposer que l'amour »

(cf. Dostoïevsky, par Henri Troyat, Arthène Fayard 1960, p 403)

que Dostoïevsky, à l'instar de nombreux auteurs du 19° et des débuts du XX° siècle, était grandement préoccupé par la crise de la philosophie occidentale. (De nombreux auteurs russes, mais aussi des Keyserling, Mitrienovic, Gurdjieff, Romain Rolland, Tagore, etc. auxquels il faut adjoindre les tenants de l’École Traditionnelle (dite aussi pérennialisme, si j'en crois Wiki)

 

 

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Commentaires
D
Merci pour ce bel article de réflexion donnant ,entre autres, de belles références de lectures et l'envie de mieux connaitre les œuvres citées . <br /> <br /> <br /> <br /> Bien amicalement,<br /> <br /> Dominique Giraudet
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