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La Philosophie d'Alan Watts
29 juillet 2014

Un Intermède supplémentaire 2/3

 (Je m'en viens donc à mon roman, un roman historique mais d'expression imagée de mon expérience de la philosophie d'Alan Watts, notamment dans ses aspects psycho-thérapeutiques ; ce qui implique qu'ayant saisi le sens des mots j'en fus favorablement affecté, que cet affect positif modifia et/ou modifie encore la direction tracée par ces éléments & entités, et contient et dégage des effets heureux sur tous les plans.)

 

La question est de chronologie (aucunement de causalité1) :

 

J'avais dans les treize ou quatorze ans quand je suis entré dans une « bande révolutionnaire » dont le chef utilisait abondamment René Guénon dans sa critique du « système » comme de l’Éducation Nationale. Mais, en en expurgeant toute allusion ésotérique ou métaphysique.

J'avais vu à la télé, dans le tout premier film d'Arnaud Desjardins (1963), la preuve de l'existence d'une culture & société différente de la nôtre, laquelle on entendait m'imposer comme mienne par la force ! Deux ans plus tôt, un oncle avait même eu le toupet de me menacer d'un « Maison de Redressement », dans laquelle il se faisait fort de me faire admettre. C'est dire !!!

L'aspect indien et « spiritualiste » m'était resté assez étranger. Ce qui m'avait accroché, c'était l'aspect que l'on qualifie aujourd'hui de sociétal. Imaginez l'impact émotionnel sur ma pauvre conscience d'adolescent attardé : des millions de personnes selon les normes de mon oncle , relevant d'une admission en « Maison de Redressement » ! (Quoiqu'il faille préciser que la position des différents gouvernements indiens à l'endroit des saddhus n'est pas éloignée de celle de feu mon oncle.)

En exagérant un tantinet, je me suis intéressé à la philosophie par souci de justifier mon inadaptation sociale et, ce faisant, de me libérer de l'emprise que la société avait sur moi (par la force mais aussi par de multiples moyens subtils d'aliénation, qu'adolescent ce temps là j'appelais de bourrage de crane).

J'insiste sur ces détails (de prime abord étrangers à mon propos), car à l'expression bien connue de « jeter le bébé avec l'eau du bain », je me demande s'il n'y aurait pas lieu de créer son pendant pour la Spiritualité, en émettant l'idée qu'elle est en danger d'être « noyée dans l'eau de son bain ». Une eau rendue noire opaque par l'accumulation de toutes les saletés de l'histoire religieuse du monde. Une eau sale et croupie, dangereusement impropre à la consommation ! L'eau d'une influence culturelle « spiritualisante » venue d'Orient ou née du contact ― parfois tout imaginaire, du reste ― avec l'Orient. Quand un psychothérapeute constate le rôle de compensation, de transfert ou de déni pur et simple d'aspirations religieuses, mystiques ou « spirituelles », ou n'importe quel usage dit névrotique ou « limite » de caractéristiques entrant dans le cadre religieux, il en fait des symptômes pathologiques et va tenter de les faire disparaître. A caricaturer la chose, il conseillera au nom de l'hygiène mentale à Van Gogh ou Salvador Dali de peindre un peu moins, à Gustave Eiffel de jouer un peu moins avec des vis et des écrous, au Padre Pio ou à Ste Thérèse d'aller un peu moins souvent à la Messe. En usant d'aussi grosses ficelles, je ne cherche pas à discréditer telle ou telle pratique clinique et/ou thérapeutique.

Le point que je veux souligner est l'introduction fréquente d'un jugement de valeur entre un grand peintre ou un grand scientifique, qui « eux au moins » sont créateurs, de beauté ou d'utilité ; et les religieux qui, pour leur part, ne serviraient à rien.

Le maître mot du modernisme est « ce à quoi ça sert », et sa notice explicative ajoute «comment et de combien ça rapporte ».

Quand Alan Watts publie son tout premier ouvrage américain, La Signification du Bonheur (1940), il croit bon de l'expliquer d'un sous titre « La recherche de la liberté spirituelle dans la psychologie moderne et dans la sagesse de l'Orient. ». Ce qui laisse entendre que le bonheur ne s'obtient que dans la liberté d'être (ce que l'on est) mais que la qualité de celle-ci ne peut être autre que « spirituel ».

Auteur de deux livres qui m'avaient passionnés en ce qu'ils liaient la pratique du corps à celle de l'esprit (plus précisément, le Yoga et la Spiritualité), l'approche d'Arnaud Desjardins m'avait accroché. Elle revenait à dire que « corporel » et « spirituel », en mouvement, dans la pratique de la vie (et/ou existence), ne sont qu'une seule et même chose, mettons, telle que la marche qui dépend de la solidarité constante de l'usage de deux jambes. (A en juger par certaines théories) Il n'y aurait que deux options philosophiques préférentielles : soit la jambe de gauche, corporelle et matérielle, entraîne et fonde la marche ; soit au contraire la jambe de droite, spirituelle et immatérielle, constituée de simples impulsions électriques (lesquelles mesurables sont donc matérielles aussi).

 

Donc, pour conclure tout provisoirement , le/les problème(s) de savoir si l'on peut et comment être soi-même, libre, heureux, etc. paraissent se poser en termes de société. Diverses disciplines intellectuelles s'en préoccupent, et chacune se définissant par son objet on aimerait bien savoir « où ça se passe », quel est le fin mot de l'affaire, notamment puisque nous en parlions quel est l'objet de la psychologie... si elle peut être d'utilité spirituelle.

 

Ce sera tout le sujet de mon bouquin, de mon prochain billet, lequel ne pourra que demeurer assez énigmatique, car il est SIMULTANEMENT dans la vérité des deux koans précédemment cités :

1 le Cyprès (Éveil, Vérité, Liberté, etc.) est dans la cour

2 c'est mentir et calomnier les maîtres spirituels de colporter de tels ragots.

Enfin, en tout cas, pour ma part, je tiens à déclarer qu'il ne siège ni dans le corps/physiologie, ni dans l'esprit/psychologie, mais, peut-être, s'il est quelque part, en ce moment même, c'est qu'il siège dans le même fait que vous et moi regardons un écran d'ordinateur.

(à suivre)

1Sauf à tenir compte de la loi d'interdépendance, qui est toujours là, mais souvent lointaine et indirecte, indiscernable.

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