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La Philosophie d'Alan Watts
31 juillet 2015

Devoir de Vacances 03

L'être humain s'attache à l'histoire telle une mauvaise habitude (et/ou masturbation) par crainte de son propre devenir final. L’obsession des « Monuments Historiques » en résulte comme une horreur de perte d'identité -un néant. Laquelle ne saurait exister sans être statufiée. On préfère ainsi les Bouddhas de pierre à sa propre libération, la croyance et la dévotion à la propre prise en charge de soi par soi et l'immobilité à la Vie en perpétuelle changement. L'idée de conservation du patrimoine, tant matériel qu'intellectuel ou culturel en général, n'est pas en elle-même nuisible. Elle le devient par sa sacralisation indue et par l'importance prioritaire qu'elle prend. J'aimerais savoir combien d'authentiques bouddhistes se sont scandalisés lors de la destruction des bouddhas de Bâmiyân, Afghanistan. La conservation des pyramides d’Égypte, le déplacement des Temples d'Abou Simbel sont choses excellentes. Le sort des nubiens le serait-il moins ? 

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29 juillet 2015

Devoir de Vacances 02

Aux parallèles Comparaison et Tradition – bien que ce puisse paraître déjà empiéter sur mes futures Variations Wattsiennes – j'ajouterai Entre-Aide et Compétition. Ce faisant, je sors un tout petit peu de l’œuvre proprement dite, mais pas de son esprit. Je rappelle la déception qu'éprouva le jeune Alan quand il constata la vanité & l'impuissance de son Maître à agir pour la Paix1. Également, qu'un « Tao » chinois n'est pas le Tao, sans nom, ni attributs.

A mon sens, nous avons là une sorte de mission simultanément ésotérique et écologique, qu'il faudra bien accomplir s'il en est encore temps. Nous avons encore trois siècles pour cela, si l'on en croit ce que de grands Rishis de l'Inde communiquèrent à Alain Danielou.

Ce pourrait être aussi une manière de séparer psychothérapie et moyen de Libération spirituelle : la « normalité » psychologique se juge à sa conformité avec le tradition sociale & culturelle particulière à laquelle on appartient ; et à laquelle on réserve un esprit d'entre-aide, donc au dessus de la compétition interpersonnelle. Un moyen de Libération, en tant que « moyen », reconnaît l'autre dans sa qualité d'autre & différent de soi-même sans prétendre le modifier en quoi que ce soit (à plus forte raison, le « convertir » à soi… ses propres croyances, goûts, raisonnements, etc) ET un moyen de Libération, en tant que « visée » ou perspective finale de la Voie, comporte l'acceptation de se fondre dans n'importe quel aspect de la manifestation cosmique du vivant… par exemple, cette coulée de lave en fusion qui va anéantir sa propre existence terrestre dans trois ou quatre secondes2 ! La Tradition suit la voie de la Nature (et celle de la Culture s'y conformant) ; l'humanisme se veut contre la nature, ou la dominant. La « religiosité » est considérée par la Tradition comme « naturelle » ; les animaux sont « religieux ». On pourrait dire que la spiritualité est naturelle, que la Conscience cosmique est, par définition, naturelle. C'est la société (et les institutions religieuses sont aussi « sociales » que les athées & laïcistes purs et durs!) qui, -par le langage et les lois-, qui s'en retranche et vient « mettre de l'ordre dans tout ça » (ou la pagaille, selon les cas) ...

NOTA : C'est la raison pour laquelle, à chaque occasion, je précise la discrimination que chacun devrait être libre de faire entre « catastrophe naturelle » (= manifestation 'cosmique', donc à accepter comme destin 'cosmique', volonté divine, etc.) et résultat de l'incurie politique ou de ses corruptions. On continue, au sujet de Fukushima, d'utiliser l'expression « catastrophe naturelle » alors même qu'il s'agit là de l'exemple type de ce qui devrait s'appeler « conjonction d'actes criminels organisés » ou « manque de vérification de possibilités alternatives ». Ce tsunami aurait pu ne faire aucune victime, en dehors des marins embarqués, ni dégâts matériels en dehors du port.

La Paix mondiale passe par la compréhension & comparaison des diverses cultures du monde (de la planète Terre) jusqu'à la perception et l'action (sur soi-même et les autres) de la Tradition ésotérique unique qui s'y cache. C'est regarder avec empathie les particularités locales qui s'y inscrivent et/ou s'y limitent ; et c'est regarder avec sympathie les vérités et valeurs universelles qui s'en dégagent. C'est regarder l'autre dans sa différence sans lui plaquer le système de valeurs qui est mien. Être Bouddha, c'est inclure l'autre en moi, constater qu'il est « moi » autant que « moi-je »… sinon ce Bouddha là, ne vaut pas tripette ! Je dis « bouddha » mais j'entends aussi bien ce Christ là ou tout autre grand chamane ou Daoshi là !

Cette différence a parfaitement été rendu par le traducteur en français, qui a rendu « Behold the Spirit » par Face à Dieu3 et « Beyond theology » par Être Dieu. Le thème de la « déification de l'homme » est récurrent au Moyen-Age, le distinguo théologique du XII° et XIII° siècle (« ce que Dieu est par nature, l'homme le devient par grâce »), à force d'être renforcé a fini par faire que le mot « Amour » en devient dévitalisé ou complètement dénaturé, « amour sexuel » inclus. Si l'homme ne devient pas femme par amour de son épouse et si la femme ne devient pas homme par amour de l'époux, quelle connaissance peuvent-ils bien avoir de l'autre ? (Le mécanisme psychologique d'adhésion à l'autre que l'on devient est sans doute le même dans l'homosexualité.)

 

 

1Ainsi son Maître Dimitrije Mitrienovic écrivit une lettre ouverte à Hitler, en 1933, qui n'était pas encore le grand Führer du nazisme mais en train de le devenir à grande vitesse ; ce dont tout esprit averti et responsable aurait du tenir compte – autrement qu'en allant se réfugier en dehors du théâtre des opérations militaires prévisibles.

2Pour renouveler l'image & expérience que citait G. von Durckheim d'un sifflement de bombe à pic au dessus de votre tête, dont on réchappe vivant.

3« Nul ne peut voir Dieu sans mourir », dit la Bible et Michel Lancelot, au sujet du rêve californien écrivit un « Je veux regarder Dieu en face ».

10 juillet 2015

Devoir de vacances 01

Ce sont deux axes, parallèles ou superposés, de l’œuvre d'Alan Watts : la Comparaison et la Tradition. Son dynamisme est la modification de la conscience, appelée « transformation » ou « libération », qui n'est pas exactement un changement de soi, mais plutôt de la perception de soi permettant un élargissement de soi au Soi, ou, autrement dit, d'une conscience égotique à une conscience cosmique. Il est généralement admis que cette modification s'effectue progressivement mais que l'on peut y accéder dans sa plénitude en un instant, en divers instants, d'intensité et de durée variables. Tel est la cadre général du tableau de la Voie, la carte de son territoire ou, pour utiliser l'expression chinoise, du cheminement « en peinture ». Toute « l'affaire » consiste à quitter la « peinture » pour la réalité peinte, la carte pour l'exploration effective du territoire, les concepts et valeurs pour ce qu'ils indiquent… jusqu'à la disparition totale de l'observateur et de l'observé, de ce que l'on voit et de ce qui est vu, etc. Comme le point de jonction de deux parallèles à l'horizon, cette unité absolue paraît s'éloigner au fur et à mesure qu'on s'en approche. (D'où l'expression « non-deux », l'Un étant lui-même une illusion, tout autant que le Deux. La manifestation commence avec le deux, l'Un et le Néant sont bonnet blanc et blanc bonnet...)

Aussi bel et bon que ce soit... la bonne question, le bon sujet du moment est celui de cet Été.

Pour ma part, ça va. Et vous, ça va ?

Je vous souhaite d'aller aussi bien que moi, hum ! mieux si possible.

PS Pour préparer la suite, sans donner de programme… puisque je me trompe chaque fois que je tente de le faire ! … je rappelle néanmoins qu'Alan Watts

par Comparaison, entendait une sorte d'extension, à tous les aspects d'une culture, de ce qu'Étiemble appelait « invariants » en littérature, c'est-à-dire « ce qui fait que l'homme est homme ».

Il est à remarquer qu'Étiemble entendait Comparaison au sens américain du terme, donc identique à celui utilisé par Alan Watts, c'est-à-dire sans européocentrisme, ni colonialisme, ni « condescendance ethnologique », ni justification « impérialiste » ou économique.

Pour qui ne connaîtrait rien de lui, aller par exemple à

URL : www.cairn.info/revue-de-litterature-comparee-2002-1-page-97.htm.

(Encore à l'intention de qui n'en saurait rien, et inciter d'en savoir un peu plus, il est permis de d'apprécier Étiemble à la manière dont beaucoup s'inspirent de l'existentialisme sartrien nonobstant ses errements et quelques aberrations politiques ; on peut dire aussi qu'il fut une sorte de Michel Onfray de la génération précédente. Ils ont en commun, d'ailleurs, de voir rouge à toute apparition de cléricalisme & bondieuserie. A mon humble niveau, je ne puis me permettre de les critiquer de ce chef… alors que la queue de détente de mon revolver démange mon doigt face à tout signe de « laïcisme », considéré comme un « cléricalisme athée ».

par Tradition, pour faire court, que ces « invariants » sont intrinsèquement « religieux » mais indépendants des cultures, dogmes ou religions spécifiques.

est mort en 1973, donc avant que ne disparaisse définitivement (via divers troubles sociaux et raciaux) ce qui fut quelques années le « rêve d'un paradis californien » ; rêve partagé par un grand nombre d'américains eux-mêmes et pas seulement par les beatniks et hippies du monde entier). 

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