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La Philosophie d'Alan Watts
27 mars 2017

Sur Vallejo

 L'intérêt de cette vidéo n'est pas dans les idées ou les notions évoquées, très sommairement d'ailleurs. Il est, selon moi, dans le comportement d'Alan Watts lui-même, sa difficulté à prendre la pose d'un "philosophe", puis son plaisir de jouer, sa difficulté à garder son sérieux et contenir son envie d'éclater de rire. (On peut penser à Sivananda posant en tenue d'esquimaux ou faisant mine de conduire un scooter, et autres pitreries. Pour ma part, je me souviens de l'une des premières conférences de Maître Deshimaru pour "expliquer" za-zen : j'avais mal au ventre à force de me tordre de rire, quand il soulignait la différence entre "bonne" position - entre tension et détente - par rapport au pratiquant trop crispé ou trop avachi !

 

Alan Watts Philosophe

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9 mars 2017

Société et ‘bulle’ & Co 2/4

Transposé en français courant, ces « bulles » de B. Obama s’appelleraient « Nos herméneutiques au zinc du café du commerce ».

Compliquons d’abord les choses (afin, ensuite, de mieux mettre en relief leur simplicité spirituelle)

Ce qui devient gênant, à la longue, est une autre facilité : un journalisme prétendu d’information qui ne vole guère plus haut que celui du bar. Niveau qui a son utilité quasi irremplaçable ; et, s’il y a un point commun entre Alan Watts et moi, c’est bien notre commune connaissance de l’ergonomie et de l’orthopédie du bon niveau du bar. Là n’est pas la question, qui se trouve dans une certaine mode de lèches bottes populistes. Laquelle, d’ailleurs, n’est pas une affaire de niveau qualitatif du sujet, mais l’attirance du bas, quand ce n’est l’exclusivité du bas, et la feinte de faire croire qu’il puisse exister un bas sans haut. Pour paraphraser Watts : un seul bout de bâton ! (Ou, un nord sans sud, une droite sans gauche, un début sans fin, un contenu sans contenant, un œuf sans poule, etc.)

Au plan métaphysique, la question de l’Illusion (maya), de l’idéalisme et du matérialisme, bref la question de savoir si c’est la pensée humaine qui évoque le monde ou si c’est le monde qui s’invoque dans l’esprit humain.

Mais, psychologiquement, en politique, cette question devient celle de la manipulation et des attrape-nigauds politiques. Question fort embarrassante, dès que l’on tente de l’appliquer à soi-même. Comme disait Raymond Aron : « L’idéologie, c’est toujours les autres. ».

Dans les années soixante, du siècle précédent, il était de bon ton, selon son bord, de parler d « anti-américanisme primaire » ou d « anti-communisme primaire ». Ma foi, depuis une quinzaine d’années, il semble qu’apparaisse un double et virulent « anti-slavophilie primaire » & « anti-sinophilie primaire ». On me dira : mais non, mais non ! Le seul « anti » qui soit primaire est l’anti-islamisme.

Est-ce à dire qu’il n’y aurait pas une autre tendance ? Non ! Fort heureusement !

Il semble même qu’il y aurait un nouveau journalisme, qui tente prioritairement d’élargir l’horizon des lecteurs/auditeurs/téléspectateurs/internautes. Un journalisme montrant qu’il y a potentiellement d’autres actualisations que celles des nouvelles rapportées au jour le jour.

Le Savoir authentiquement Traditionnel s’inserre et s’incarne dans son temps sans s’y ancrer. Il. peut être considéré comme un tout unique dans son principe, susceptible d’être compris à des niveaux différents d’un point de vue de la compréhension intellectuelle, mais identique dans sa nature : Servir l’Univers. Les bâtisseurs de Cathédrale ne construisaient pas des œuvres esthétiques, mais des lieux de prière, pour lesquels leur créativité et leur talent devenaient eux-mêmes des prières de louange. (Ce qui n’est là, somme toute, qu’une paraphrase d’André Malraux, qui n’était pourtant pas un bigot.)

Cela dit, il est inévitable de devoir différencier le discours traditionnel (& sa distinction entre l’exotérisme et l’ésotérisme) du vécu traditionnel où l’unité intérieure est le réel ésotérisme « profond », comme on dit maintenant pour se distinguer de la sottise ambiante du prêt à penser instillé par la culture et les médias de masse. Avant il y avait une expression très explicite : bourrage de crane. La formule n’est pas élégante, mais elle avait le mérite de bien dire ce qu’elle voulait dire : une sorte de gavage psychique d’idées toutes faites. Il est à noter au passage que la « langue de bois », qui équivaut à ne rien dire, est un précieux auxiliaire de propagande politique, fort utile lorsqu’une vraie question a été posée ou que le bourrage de crane ne passe pas.

Le Savoir traditionnel est une hiérarchie de signes beaucoup plus qu’une suite ou un entassement de « bulles » étanches.

En simplifiant, il n’y a que deux niveaux à considérer :

Une réalité de toujours : L’âme humaine s’alimente et communie à la nature et/ou à la société. Tout conflit naît de celui pouvant exister entre l’une et l’autre (mais rappel => les « moines défricheurs » étaient des « contemplatifs ». Ce n’est donc pas le fait de « travailler » la nature ou de la laisser sauvage qui différencie l’action -le travail, au sens moderne- de la contemplation. Je n’irai pas jusque là, mais il est permis de penser que l’erreur n’est pas de vouloir être maître de la nature mais celle d’en être un mauvais maître.)

Une réalité devenue évidente au milieu du XX° siècle, effrayante dès le début du XXI° siècle : le travail comme aliénation d’une « âme » humaine, qui ne parvient plus à se refléter, ni se ressentir, au miroir tant social que naturel. Toute convivialité paraît disparue. L’immense mensonge contenu dans l’idée de croissance – laquelle se porte fort bien, pour les riches ; son seul inconvénient étant d’appauvrir les pauvres et de tuer les populations en situation de survie.

(à suivre)

 

 

6 mars 2017

Société et ‘bulle’ & Co 1/4

C’est-à-dire < maya, manipulation, art de vivre, être soi-même, robot, NE PAS travailler

 

Barack Obama aurait-il lu Alan Watts, et l’aurait-il transposé en politique ?

 

Il déclare en effet : « Pour un trop grand nombre d’entre nous, c’est devenu plus facile de nous retirer dans nos bulles, que ce soit nos quartiers, nos campus, nos lieux de culte ou nos fils d’actualité sur les réseaux sociaux. Nous nous entourons de gens qui pensent comme nous, qui ont les mêmes allégeances politiques, et qui ne remettent pas nos hypothèses en doute. Ainsi, la montée de la partisanerie, de la stratification économique et régionale, et le fractionnement des médias selon les goûts de chacun contribuent à cette impression que ces divisions sont naturelles, voire inévitables. Et de plus en plus, nous nous confortons dans ces bulles où nous acceptons seulement l’information, qu’elle soit vraie ou fausse, qui correspond à nos opinions, plutôt que de baser nos opinions sur des preuves tangibles. » (Radio Canada ; entrée > Obama met en garde contre les bulles de filtres. Publié le mercredi 11 janvier 2017)

 

Étant entendu qu’en amont remontent sa province, son pays, les alliances militaires de son pays, la planète Terre et sa Lune, son Soleil, son système solaire, les autres étoiles et, si ça existe, les autres mondes aujourd’hui totalement inconnus.

 

Étant également entendu, dans cette approche systémique de l’existence humaine, que le mouvement des actions n’est pas seulement d’empilement ; il peut être latérale ou inverse (tel un petit verre entrant dans un grand verre par le côté ou par le cul du verre), ou encore par l’interaction d’éléments de natures différentes : telle je ne sais plus quelle bataille entre Hannibal et Rome tourna en défaveur de cette dernière, en raison très notable, d’une tempête en mer, qui détruisit la quasi totalité de légions fortement aguerries venant à son secours ! Sans parler de forces irrationnelles, tel l’usage de chats (symbole sacré vivant, en diverses cultures et époques) pour vaincre ou se protéger d’un ennemi.

La philosophie d’Alan Watts est une comparaison de cultures, associée à un art de vivre épicurien (au double sens ascétique et Carpe diem du terme1). i.e. je m’efforce de mener ma vie selon mon plaisir du bon et/ou mon bon plaisir, tout en sachent que d’autres ne mènent pas la même vie que moi, et sans chercher à les imiter ou les convaincre de m’imiter. (Un anarchisme basique, si on veut – sans partisanerie politique.)

C’est aussi un apprentissage de ne pas juger l’autre selon sa propre échelle de valeurs. Bien sûr, de rechercher une échelle qui soit planétaire.

1Bien noter qu’Alan Watts entend le vers d’Horace en son entier : pour se défendre de n’envisager que l’aspect « goinfrerie », il rappelait « Moi, je n’ai pas peur de la mort ». (La mort est « l’une des deux mains de Dieu », ajouterai-je ; car l’épicurien vulgaire refuse d’affronter sa propre peur de la mort… un de ces 4 désagréments qui cause la souffrance, selon Bouddha ("Naître c’est souffrir, vieillir c’est souffrir ; être malade c’est souffrir ; mourir c’est souffrir." ) La quête du Bonheur-liberté, également appelé Délivrance, Libération (moksha) ou Immortalité n’inclut pas un déni du pathétique, ni du tragique de l’existence.

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