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La Philosophie d'Alan Watts
24 juillet 2017

Apprentissage en philosophie 1/5

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Apprentissage en philosophie 1/5

(Pause estivale 03 > Apprentissage en philosophie)

Je prie mon « visiteur » de bien vouloir éviter de me demander une explication de texte sérieuse, au sujet de l’alinéa qui suit. Il me mettrait en peine1.

L’expression « expérience philosophique » dirait sans doute bien mieux ma pensée que celle d’ « apprentissage en philosophie ». Pensée qui serait surtout une manière de voir, une attitude, une pratique, quelques actions délibérées et menées à leurs termes sans fléchir. Ces rapports de la pensée et de l’action, de la méditation et du mouvement, du laisser tomber et du faire, ne pourrait donner lieu, dans ces billets préparant ma prise de congé d’Alan Watts, qu’à des griffonnages qui seront autant pour prendre date que pour mémoire.

Dans ma jeunesse, mon médecin & psychanalyste me disait au sujet de ce type d’assertions : Primum vivere, deinde philosophari (que Wiki traduit : Avant de philosopher, il faut subvenir à ses besoins matériels, et accumuler de l’expérience en profitant de la vie.) Il me le rappellera, sous forme instamment comminatoire, lorsqu’il apprit que je m’étais retiré dans une île avec de fait quelques autres érémites.

Une chose, au moins, me paraît aussi sûre par elle-même que peu assurée/utilisée dans la culture ambiante française : la différence entre l’étude de la philosophie et son apprentissage. En divers métiers, l’expérience venue, l’apprenti devient son propre maître, parfois peut accepter un autre en apprentissage. Un apprenti maçon devenu maçon, quand il monte un mur celui-ci tient debout. En philosophie, tout laisserait à penser que faire « tenir » une théorie soit plus important que son utilité pratique, dans la vie courante comme dans les « grands » moments de l’existence. Je ne suis pas contre les théories et les concepts : grâce à Cavanna et son Les Ritals, 1978, par exemple, j’ai pu faire bonne figure en divers travaux du bâtiment. Il est vrai, c’est un roman et non un manuel de maçonnerie ou de philosophie. Comme beaucoup, j’ai éprouvé du régal à le lire ; ma jubilation est oubliée depuis longtemps, mais rien des petits trucs glanés, en matière de terrassement, de maçonnerie ou de philosophie. Ni non plus une pointe de jalousie, au souvenir de la transparence du style, donnant l’impression d’être en contact direct avec le zigue tenant la plume. (Chez trop d’auteurs, une rambarde invisible sépare l’écrit de toute sensation de contact avec la personne.)

C’est toute la dangereuse difficulté du « virage » que j’entreprends : je sais qu’il est trop tard pour peser comme essayiste et/ou philosophe ou pour devenir un romancier à succès. Primum vivere, je me sens obligé de prétendre acquérir une place au monde, pour laquelle j’ai peu d’attrait sérieux. Ce n’est pas tour à fait comme pour la peinture : j’ai commis une quarantaine de tableaux divers, tous inachevés : mais, à l’idée de disparaître dans l’heure qui suit, je n’éprouve aucune frustration à l’idée de les laisser à leur état présent. Pour l’écriture, en dépit des réserves que j’émets le tout premier, je n’ai aucune envie de tout laisser « en plan » quand bien même un oncle d’Amérique, dont j’ignorerais l’existence, viendrait à me pourvoir en héritage inespéré d’un solide pactole.

Avec ou sans oncle d’Amérique, j’aimerais être de ceux qui, en Occident, tente d’imaginer des perspectives séculaires, voire Biséculaires, tout en promouvant de nouveaux comportement sans délai. Marier en somme le slogan « penser global, agir local » et un tout nouveau « voir au plus loin, agir sans délai ».

1Sauf à renvoyer à l’évolution d’Alan Watts lui-même. Son fils Mark a eu l’excellente idée de réunir dans La Philosophie du Tao, des conférences choisies pour illustrer l’évolution de sa pensée à son vécu, 1960 à 1073 – Éditions du Rocher, 2000. Nota : le titre original est « The Tao of Philosophy », lequel, sémantiquement, signifie à peu près « ce que dit d’essentiel la philosophie » ou « l’utilité de la philosophie pour marcher », à moins qu’il ne faille se risquer d’y déchiffrer « usage du discours philosophique pour aller sur la voie » ! Nota 2 : le dernier chapitre, prolongeant les sujets abordés dans Matières à réflexion, mentionne au passage le choix politique de « changer l’heure d’été » au lieu de demander aux citoyens de se lever une heure plus tôt. Nota 3: un approfondissement de la question peut se faire en lisant « Révolte chez les singes », dans Propos intempestifs sur le Tchouang-Tseu, par Jean Levi, Ed Allia 2003.

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11 juillet 2017

Demande d’aide 2/2, addenda

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Assurément, mon « roman » raconte comment a été détruit mon « rêve de vie »1. « On » a phagocyté mon existence. Mes difficultés présentes d’écrivain et de philosophe free-lance2 y trouvent leurs racines. Néanmoins, difficulté ne vaut pas impossibilité. Je me trouve là dans une zone sensible de ma psyché. Trop souvent, elle m’amène le plus souvent à faire une montagne d’une taupinière, je l’avoue. Raison de plus pour que je tente de faciliter mon « virage » actuel.

Il me faut trancher dans le vif (étant entendu, qu’au cours de l’été, j’aurai bien l’occasion de passer en revue, les difficultés bien réelles, objectives, « techniques » en somme, de mon virage d’un blog ouvert à toutes les opinions mais portant directement sur Alan Watts à une écriture de disciple3.

La désagréable spécificité de tout dépassement d’une étape de vie est la même que celui de quitter ou d’entrer dans une pièce : au moment du franchissement, un pied est dans chaque pièce. Je ne sais plus quelle blague porte sur le constat qu’après avoir fermé la porte à cause du froid, dehors, il continue d’y faire froid. O.K ! Toutefois, dans la vie mentale du sujet, il devient inapproprié de continuer de se comporter comme si l’on avait toujours part à une réalité qui n’est plus nôtre.

Dans le concret,

mon souhait serait de pouvoir constituer une liste (e.mail/courriel) à laquelle il me serait possible de faire part de mes besoins.

Cela m’éviterait une situation comme celle-ci : j’étais trouvé des chaises pivotantes de secrétariat bradées à 5 Euros. Je les avais en poche. Mais, à pieds ou bicyclette, mes habituels moyens de transport, qu’en aurais-je fait ?

Si j’avais disposé d’une liste de sympathisants à mon travail d’écrivain, j’aurais pu par exemple demander si quelqu’un n’avait pas l’occasion d’aller vers le magasin, et la possibilité d’assurer le transport. (Les douleurs ergonomiques dont je souffre ralentisse de moitié au moins l’efficacité de mon « travail ».)

Je l’ai déjà dit, c’est d’un système « D », dont j’ai un besoin urgent et quasi vital (si mes actuels bouquins « en travail » marche un tant soit peu, il est certain que je pourrai consulter dentiste, oculiste et autres – conforter ainsi ma santé ; à mon age, il faut pouvoir y veiller.)

Au long de cet été, j’aurai l’occasion d’exposer mes projets à plus longs termes. Des plus raisonnables aux plus fous...

1Je n’ai lu que quelques articles sur Paulo Coelho, mais sa définition de « légende de vie » est exactement ce que j’appelle « rêve de vie », depuis mon adolescence.

2Une appellation plus élégante est « philosophe en liberté », ainsi que l’on qualifia Alan Watts lui-même (= libre de toute institution & style académiques et libre de toute école & doctrine précises et fermées).

3Ou d’héritier spirituel, car j’aimerais ne pas entrer dans le piège du diction : le maître est un créateur, le disciple un conservateur et les suiveurs du disciple des traites ! Comme on le pensera bien, pour authentique et précieuse que soit ma part d’héritage d’Alan Watts, ce n’est qu’une partie de son message. J’espère néanmoins y être créatif et utile.

9 juillet 2017

Demande d'aide 2/2

(Pause estivale 02 > demande d’aide 2/2)

A sa parution, j’avais lu la thèse de Jacqueline Starer Les écrivains beats et le voyage, dans laquelle elle indique incidemment un (mauvais) usage du zen, qui eut la faveur de nombreux artistes et écrivains des années 60, de New-York à San Francisco : tenter de faire le vide en soi pour en faire jaillir l’inspiration. J’en fis mon profit. Les prémices sont identiques : trouver une posture confortable, s’y installer et s’y sentir bien, « chez soi » bien au chaud et tenter cette mauvaise compréhension de la méditation, consistant à tenter de ne penser à rien. C’est impossible ! (On peut tenter n’avoir conscience de rien ; mais alors on s’aperçoit avoir conscience de tout.) Il en résulte que ce qui se trouvait bloqué ou brouillé en soi, par la distraction de stimuli les plus divers, se révèle dans toute sa clarté. Même des raisonnements complexes, des images ou des formes élaborées apparaissent avec netteté. Il suffit de les mémoriser pour pouvoir ensuite se mettre derrière sa table d’écriture ou son chevalet de peinture pour créer. Du moins si j’en crois mon expérience, pour peu qu’aucune distraction endogène ou exogène ne vienne perturber l’entrée en travail (l’accouchement de l’idée), l’écriture peut en devenir rapide. (La prise d’amphétamine, courante chez les écrivains beats, permettait de maintenir plus longtemps & sans fatigue le mode d’emploi, mais n’intervenait pas dans le processus de créativité.)

Mais, ce n’est pas exactement de ça, non plus, dont je veux vous parler. Un peu en biais, c’est de quelque chose pouvant se formuler comme ceci :

Je ne me suis pas enfermé dans une tour d’ivoire ; je me suis laissé emprisonner dans la honte de ma situation précaire (laquelle a bien peu de points communs avec l’austérité et la noblesse de la vie pauvre ; la différence majeure réside dans l’entrave, l’assujettissement et le fardeau que représente l’absence de moyens d’action.).

Une autre manière de le dire : mes distractions sont pénitentes.

J’entends mes distractions du réfléchir/écrire comme de la possibilité de rapports sociaux « ordinaires », « normaux », « comme tout le monde ».

Aimer philosopher et/ou écrire, les deux séparément ou ensemble, réclament des moments de solitude et de silence absolus, et peuvent occasionner des comportements spécifiques & inhabituels. C’est entendu. Mais, à mon sens, ces moments invitent à l’échange plutôt qu’à la retraite sur son quant-à-soi.

Dans mon cas personnel, mon emmurement est subi plus que voulu. (& L’Apophatique Générale n’est pas une aphasie – ni n’implique d’être misanthrope, illettré ou inculte.)

J’aurai bien l’occasion de revenir là-dessus, d’ici l’automne. Il me faudra bien aussi dire quelques mots de quelques uns de mes projets & idées, tels qu’un groupe sur facebook ou la création d’une association 1901 intitulée « Conférence d’Instruction Initiale », dont la principale activité serait effectivement la préparation d’une conférence annuelle, en rapport avec l’ésotérisme comme facteur de Paix mondiale, comme moyen de comprendre ce qui fait qu’un être humain est planétaire1. Je ne sais pas encore sur quels médias je dois jouer. (Il y a aussi une page facebook, que j’hésite à publier, qui serait consacrée à l’exploration des approches de l’Apophatique Générale, dont j’ai tiré l’intitulé comme diverses orientations de l’œuvre d’Alan Watts.)

Je suis intimement persuadé qu’en témoignant d’une philosophie de Paix planétaire, je servirai la préparation des mentalités à la grande migration interplanétaire, ou interstellaire, qui attend notre humanité (que ce soit pour le 22, 23 ou 24°siècle). Et, il me semble que la certitude d’avoir servi, si peu que ce soit ; été utile, aussi modestement que ce soit, à cette grande aventure, ne pourra que rendre paisible ma propre mort.

Il faut bien voir que la Paix doit être intraspécifique, entre les peuples ; et interspécifique, des humains avec les espèces animales. (Ici, une remise au goût du jour des mythologies anciennes seraient utiles. Je suis étonné que l’ethnocentrisme américano-européen… ne s’étonne pas que l’on puisse sacraliser un arbre, un plan ou un cours d’eau, un montagne, mais pas un animal. D’où, du reste, la persistance, heureusement partielle, d’une résistance épistémologique à admettre les similitudes entre le comportement animal et humain.) Personnellement, j’ai eu pour maîtres non-humains de philosophie & spiritualité un goéland2, un chat, un hibou, deux chiens, un étalon Connemara.

ZUT ! ZUT ! Et ZUT encore : de digression en digression, je n’ai toujours pas précisé l’aide que je sollicite – comme remblaiement d’un manque ou comme suggestion créative pouvant séduire mes visiteurs.

Ce sera donc pour un prochain billet, en addenda…

PS – En parallèle, j’ai commencé de corriger & peaufiner mon roman, en vue Éditeurs. Comme tout premier roman, il est largement autobiographique et raconte ma formation, mon auto-formation philosophique. Il commence (comme récit) au début des années 70. Dès les premières pages, la racine de mes actuels ennuis (47 ans plus tard, donc) apparaît. Une bonne manière de présenter mon « appel à l’aide » m’est venu à l’esprit. Mais, je reste fidèle à mon idée première (pour ce blog) de mener ma réflexion en « chantier ouvert », incohérences, difficultés, voire erreurs caractérisées. Le cheminement accompli, je suppose que la philosophie vivante, de recherche indépendante, peut rejoindre les obligations académiques. La méthode de leurs cheminements ne peut qu’être différente.

1Ne vous laissez pas tenter par la tentation de penser « pardi ! » : tous les génocides, la plupart des guerres de religion et nombre de guerres nationales ne peuvent se faire sans la conviction que l’adversaire n’est pas tout à fait humain. Bien d’autres obstacles à une cohabitation harmonieuse des peuples provient de ce type de jugement de valeurs.

2A tenter une interculturalité animale, on pourrait par exemple comparer le goéland de St. Malo et le singe de New-Delhi. Tous deux symboles spirituels éminents sont bien embarrassants dans la vie quotidienne humaine.

5 juillet 2017

Demande d'aide

 

(Pause estivale 01 > demande d’aide 1/2)

 

A l’automne, je reviendrai à mes « philosopher avec Alan Watts », qui clôtureront mon blog alanwattsapopha2.

 

Appel d’offre eut été inadéquat par rapport à ma situation précaire, mission exploratoire trop prétentieux par rapport au résultat souhaité – et un SOS serait véhément à l’excès; je me résous donc à demander de l’aide.

Chacune de ces dites pauses constitueront un virage entre des matières à réflexion1 et ce qui logiquement devrait devenir (au moins pour mézigue) des matières à action – en vue de réussir comme écrivain avant de mourir2. Et, c’est là que j’ai trouvé des limites personnelles que je voudrais modifier, mais que je ne puis réaliser sans aide – ni sans cesser de jouer les ours mal léchés. L’affaire n’est pas mince. Mes « matters3 » à/de/pour mézigue se heurtent à des obstacles et des souffrances, qu’à force d’habitude, j’avais fini par ignorer, les jugeant justes & « normales », résultat d’un fatum implacable ! Il suffira d’énoncer les choses pour en montrer l’absurdité & stupidité.

Il s’y mêle probablement la peur d’un virage qui s’oriente vers l’impossibilité de m’abriter à l’ombre d’un autre.

(mes) Apprentissage philosophique – Conditionnements – Projets – Projet de fin de vie – La Paix – École Traditionnelle (& pérennialisme) – Être libertaire ET planétaire – Quitter la planète Terre, etc. seront certes des détours pour revenir aux « matters à mézigue », mais aussi, en sourdine, des appels du pied pour obtenir des tuyaux et/ou conseils en système « D », pour m’aider à parvenir à mes fins.

Une manière plus élégante de présenter ces brefs billets de pause estivale serait de confesser que je ne suis pas un Descartes, capable de penser seul en son poêle l’homme et le monde, ni non plus un personnage d’importance convenable pour bénéficier de « Hautes Protections », qui me libéreraient des contingences matérielles quotidiennes.

(En fait, il semble bien qu’il n’ait jamais vécu longtemps seul – sa période de retrait, dans sa jeunesse, correspond surtout à une volonté d’échapper à la vie de futilité, que des amis lui voudraient voir partager. André Maurois, à qui veut se cultiver, recommandait de fuir les « chronophages »4 Ça, je sais faire. Mais, je ne vous parle pas de ça.)

1Traduction trop littéraire pour mon goût de « matter » ; matters qui énumèrent, dans le texte, des faits plus que des théories à réfléchir et discuter. Que l’argent ne soit pas la richesse est un fait ou que manger consiste à tuer, par exemple, sont faits indiscutables.

2Je ne fais pas allusion au suppuku, mais au désir de laisser une quintessence de sa vie, avant de la quitter.

3cf. Does it matter ? Traduit en français par Matières à réflexion.

4Je veux bien admettre que Maurois est un auteur « léger », un snobinard pour dames, etc mais, lorsque j’étais jeune adolescent, j’étais devenu à moitié fou de jalousie de son style, après lecture de Ariel ou la vie de Shelley.

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