Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La Philosophie d'Alan Watts
21 août 2018

Devoir des Vacs d’Été 18 – 01,02 bis

Ce qu’on peut reprocher à la philosophie, c’est qu’elle ne sert à rien.

Disait Paul Valéry

A mon avis, car je n’en sais rien, Valéry voulait dire par là qu’il ne sert à rien de se jeter à l’eau avec son manuel de natation.

(Par contre, l’autre citation de Paul Valéry que j’emprunterai pour clôturer cette série de billets dits « de vacances » se suffira à elle-même.)

Auparavant, j’aurai probablement fait une brève présentation de La philosophie du Tao, Alan Watts, Ed. Du Rocher et rappelé aussi qu’Alan Watts, lorsqu’il donnait des cours (ressemblant un petit peu à ce qu’on attend d’un « cours ») prévenait ses étudiants qu’il prenait la parole en présupposant connu de son auditoire la teneur de l’ouvrage Lesenseignementssecrets des Bouddhistes tibétains, d’Alexandra David-Neel (sur la multiplicité du moi, par là son inexistence ontologique).

&

Et, par le fait, on ne peut que se ranger de l’avis fort pertinent de Pierre Dac : « Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir. ». Mentionné dans Le Mendiant (sensdutao.over-blog.com).

L’objectif n’est pas de choisir entre l’aphasie et la logorrhée. En deçà de ses pathologies, parler est une attitude d’ouverture réelle à l’autre. Mais, la valeur de parler comme aussi de se taire dépend sa propre attitude & intention. (La diffusion d’une vérité ne vaut que motivée par un souci de justice. Sens premier du mot « pravda » en russe, qui désigna la propagande de l’organe de presse du même nom, à l’époque stalinienne. Un minimum de culture slave peut être utile pour comprendre certaines tournures inhabituelles de phrases de plusieurs auteurs dits ésotéristes – Gurdjieff, par exemple.)

Résumons : tenir compte d’une vérité est toujours salutaire mais toute vérité n’est bonne à dire qu’en vue de la justice (relationnelle, économique, politique, qu’en sais-je ? Thérapeutique, pourquoi pas ? Par exemple, qu’un mal de tête peut provenir d’une cravate trop serrée, ou un mal de pieds de chaussures trop petites.)

Il y a également ce si fréquent hiatus entre le silence oral/buccal et silence mental. Hiatus qui peut avoir le même effet qu’un tuyau dont on presse le bout de sortie et y gagne en puissance – quand fermer ou sinon fermer, réduire l’ouverture du robinet arrangerait la difficulté. N’oublions pas la verbosité purement buccale se réduisant à la perméabilité d’un mental en imitation et citation spongieuses.

Avec ou sans passage par ces gaudrioles estivales, cette inutilité de la philosophie se révèle dans la quiétisme, l’apophatisme, la différence (intra quêteur de libération) de l’abrupt et du progressif dans la conception même d’une vision du Réel – observation, réflexion, méditation, contemplation, unification.

Pour résumer, on substitut l’habituelle triangle de la Signification

 

Signifiant Signifié

 

 

 

Référent

Rappel :

Signifiant => le mot

Signifié => le sens lexical

Référent => la chose

 

[L’ennui étant qu’Alan Watts reprend à son compte l’affirmation centrale d’Alfred Korzybski « La carte n’est pas le territoire qu’elle représente », simplifiée en Le mot n’est pas la chose.

(nama – rupa ; le nom et la forme)

On conseille de se défier de la corde dont la forme vous évoque un serpent.

(Mais, au fait, ne vous est-il jamais arrivé de botter une couleuvre qui faisait désordre tel un bout de corde abandonné au milieu du chemin de votre habituelle promenade. La vitesse de réaction de cette nommée corde est d’ailleurs saisissante.]

En tout cas, pour le moment, on peut constater qu’il y a une différence entre Signification lexicale et Signification existentielle – d’expérience directe.

 

« Nous pouvons en gros diviser les philosophies en deux branches : orientale et occidentale. Chaque branche peut à son tour se diviser en deux systèmes : indien et chinois en Orient, grec et juif en Occident. Au début, chaque système semble tout à fait indépendant ; puis, à partir du IIe siècle avant l’ère chrétienne, les systèmes juif et grec se rejoignirent, donnant naissance à la philosophie de l’Europe médiévale ; au même moment, le système indien rejoignit le système chinois, donnant naissance à la philosophie de la Chine médiévale. Aux temps modernes, le déclin de l’influence indienne et la remontée du confucianisme ont conduit au développement de la philosophie chinoise moderne tout au long d’une période s’étendant du XIe siècle jusqu’à aujourd’hui. De même, la pensée européenne s’émancipa progressivement de l’influence juive et développa la philosophie européenne moderne. Aujourd’hui, ces deux grandes branches (chinoise, occidentale) se rencontrent et s’influencent mutuellement. Il est possible que dans cinquante ou cent ans nous voyions l’émergence d’une philosophie mondiale, mais ce n’est pas encore le moment d’en dire plus. » schématisait Hu Shi.

(Hu Shi (1891-1962), qui, avec quelques autres, tentait de réhabiliter et contrebalancer le regard défavorable que le monde de fin 19° et tout début 20°. A l’aulne du pragmatisme de l’Amérique, dit-on.)

Ce fond de tableau, peint à grands traits, fortement lexical, assez politique mais peu existentiel, en vaut un autre. Sauf qu’il n’a pas grand rapport avec le Sens des Mots ponctués de longs silences, dont il est ici question.

Petite remarque en passant : ces chinois pan-modernisme américain paraissent ignorer qu’il y eut en Europe une « philosophie médiévale », qui connut son apogée au XII°siècle, avant de décliner jusqu’à la (prétendue) Renaissance, qui s’appellerait mieux « Certification de Décès ». « Philosophie Pérenne» qui se double d’un déchiffrage ésotérique et s’accompagne (en principe) d’une expérience (tantôt d’interprétation, tantôt vers un vécu pouvant être approximativement qualifié de « instinctif » que de « intuitif » : philosophie perenne de tous les jours, au jour le jour, pour tout le monde et tout un chacun, pas spécialement grand érudit, ni petit imbécile non plus.

 

 Citation extraite du Blog des penseurs

Publicité
Publicité
7 août 2018

Devoir des Vacs d’Été 18 – 01,01

Entre système (discursif) de croyance et conversion du coeur, je suis à la recherche d’un thème qui ne relève pas de la séduction, ni du coup de foudre, quelque chose qui se rapproche d’une constance, dynamique et continu, qui a permis que des traductions du Laozi donne « tao constant » (ou des synonymes tels que permanent, stable, etc. ) pour le différencier du tao que l’on peut dire – et qui donc ne saurait être le « vrai » tao.

(Ceci ne cause pas cela, mais l’accompagne et l’en revêt :) Dès son enfance, et surtout à la puberté, le jeune Alan s’est trouvé dans l’obligation/compulsion de se conforter d’une certitude dans son existence. Ce désir semble avoir eu un caractère si pressant et urgent qu’il en devient inutile de chercher à lui trouver un qualificatif quelconque en grands mots tels métaphysique, foi religieuse, évolution psychologique, spiritualité ou le mot habituel du Boudhisme => Refuge.

Sous bonne contenance britannique, ce fameux flegme que des auteurs comme Daninos ou André Maurois ont popularisé en France, l’enfance et l’adolescence du jeune Alan sont marquées du chaotique et la pagaille. (Même lors de la Première Guerre Mondiale, la bombe qui tomba sur Chislehurst, la petite ville natale où il naquit, fut larguée à la suite d’une erreur!1)

Entre le chaos du dehors et l’incertitude du coeur, il est difficile d’établir un lien (cognitif) et cependant de ne pas s’y ligoter, attacher et assumé comme une part d’ « en soi-même ».

L’Attention zen est supposé pallier à cette discontinuité entre le dehors et le dedans (et réciproquement!). Mais, à ce stade, je pars de loin : mon chien et le sifflement de reconnaissance. Je souligne car, à mes yeux, ses implications sont bien différentes d’une manifestation d’autorité (fut-ce un « prenez garde » hurlé que le mur d’’à côté s’écroule, ou, hum ! qu’un chien vient de s’élancer pour sauter à la gorge du voisin).

Rien n’est jamais exclusif, mais on peut admettre que la toute première démarche intérieure de la « vie intérieure » à son « moi-je », qui est le mien et pas celui d’un autre, et surtout pas celui d’une moyenne statistique… est de situer moi et non-moi. La résonance de ce qui n’est pas moi mais me touche moi, en mon for intérieur ; elle ne peut que jouer un rôle dans l’évolution de l’existence.

L’expression que l’on adopte dépend de son propre environnement, mais le schéma demeure le même, invariable ou de si peu.

Nous reviendrons à mon chien qui fut donc primé, avec ses compagnons (de concours ; ils ne s’étaient pourtant jamais vus, i.e. flairés, auparavant.)

Un interlude sera utile, auparavant billet à suivre

1Chislehurst ne faisait pas encore partie du Grand Londres, et s’en trouvait nettement séparé.

2 août 2018

Devoir des Vacs d’Été 18 – 01

 

S’agissant du sens des mots, on comprendra que je consulte les dictionnaires. (Dans le cadre de ce blog, on pourrait dire qu’il s’agit d’une précaution.) Mon but est d’écrire des variations à partir des thèmes majeurs de la philosophie d’Alan Watts.

Mais, ai-je bien défini ce ou ces thèmes sur lesquelles je veux ajouter quelques variationscommentaires aurait convenu aussi, mais généralement il faut pouvoir disposer d’une très large culture pour en faire, qui soient valides et efficients ; le mot commentaires au pluriel est un genre littéraire majeur dans le « monde chinois » (même si comme le haïku japonais il veut ensuite en résumer les développements, à la manière où « prise de la Bastille » signifie la Révolution Française ; dans les faits eux-mêmes, chacun en conviendra, la Révolution est loin de pouvoir se résumer dans la prise d’une vieille forteresse/prison ?

Un révélateur n’est pas un détonateur – aussi déflagrant puisse-t-il être par ailleurs.

La question, pour moi, est rendu difficile (si j’en crois ma consultation de dictionnaires présents sur le Net) par le fait qu’en général « variation(s) » est entendu/posé par rapport à un thème musical ou un motif pictural et que, moi, depuis mon enfance, je l’entends au sens climatique & météorologique. (Dans le fameux Traité du Zen et de l’Entretien des motocyclettes, de Persig, un philosophe de formation, mécano par nécessité, père d’un fils par désir autant que réalité, il est expressement indiqué que Bouddha étant partout, « Il » peut aussi bien être1 dans les circuits électriques d’une motocyclette.)

La question, le point soulevé n’est pas d’une nature et/ou terre géographié d’avec une culture et/ou ciel spiritualisé – les deux ensembles s’excluant mutuellement. Elle/il est que « moi-je2 », il dépend les fluctuations météorologiques aussi bien que les circuits électriques accaparent un motocycliste.

*

Je dois dire en passant que je l’ai longtemps pratiqué moi-même (jusqu’à ce que j’en prenne conscience à le constater chez les autres & sachant que l’autre est moi3…) : sous un angle le syncrétisme est une bonne chose, qui facilite la compréhension de l’ésotérisme ; mais, sous un autre, sa propre intériorité, peut être une dérobade, une absurdité ou une annihilation réciproque. C’est ainsi que l’on a pu se moquer des nouvelles spiritualités en les qualifiant de mentaliltés « super-marché ».

D’un point de vue culinaire, je ne vois pas très bien l’intérêt de « syncrétiser » la recette de la Soupe aux choux et des merguez en grillade, encore moins du Petit Salé et celle de la Sauce au poivre. Quoiqu’il y ait pire : acheter du baba-au-rhum industriel, à s’en défoncer l’estomac, par nostalgie de ceux de grand-mère, qui ne les faisait d’ailleurs au rhum mais à l’eau-de-vie parfumé de framboises fraiches…

C’est un fait.

*

Zut ! J’ai oublié l’argument (son fonctionnement dans l’infrastructure de mon raisonnement) du sifflement de reconnaissance pour chien.

Il reviendra bien… le moment venu… l’Esprit soufflant où il veut...

1Ou non-être.

2ahamkar

3La projection psychologique, correctement utilisée, est un excellent moyen de connaissance de soi.

Publicité