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La Philosophie d'Alan Watts
4 avril 2021

Nos projets et ceux de Madame Corona

 

 

Mon projet de fin de vie.

(Alan Watts et Madame Corona ne peuvent évidemment être d’un total accord sur ce sujet.

Moi non plus

Mon projet de jardin se voudrait un poème&peinture d' Avant Mourir en trois dimensions…

&

"Que faisons-nous sur terre ? A l'exception de quelques simples d'esprit, personne ne semble réaliser que vivre c'est sentir le parfum des fleurs, écouter la mer, regarder les arbres frissonner dans le vent, escalader les montagnes, manger du pâté en croute, boire du vin de Malvoisie et caresser une jolie femme. Et pourtant, cela ne coûte pas cher à côté de ces milliards engloutis pour les dépenses du Royaume, la Puissance et la Gloire.
(...)

Voltaire disait sagement qu'il faut cultiver son jardin. Nous payons des fermiers pour ne pas travailler, ni même récolter. Nous n'aimons pas les légumes, les plantes, tout ce monde vivant : il nous paraît au-dessus de notre dignité d'en jouir, hypnotisés que nous sommes par l'érection des boites rectilignes.

Une longue pratique de la méditation empruntée au yoga et au bouddhisme zen m'a permis de comprendre qu'il n'y avait rien de dégradant à se servir de ses mains. (...) Pommiers, rangées de laitues, carrés d'herbe, buissons de haricots ou plantations de pomme de terre, peuvent vous apporter un plaisir, érotique et mystique, d'une intensité insoupçonnable et admirable. (...)

Je vais vous dire ce que je veux, et ce qui me satisfait. Je veux passer ma vie à méditer dans le silence, marcher lentement, éprouver le sens fondamental de l'existence dans l'émerveillement, surprendre tous les sons, sentir les nuages et les étoiles me caresser les yeux. Je veux bannir l'angoisse, la tourner en dérision, saisir la vie et la mort comme deux faces indissociables d'une même médaille. Je veux une compagne qui tour à tour m'obéisse et me contredise, m'admire et me surpasse, se fonde en moi et lutte contre moi. Je veux ... écouter aussi celui qui vient m'apprendre ce que j'ignore, avec une curiosité sans ennui. Je veux regarder dans l'eau les reflets de la lumière et les ondes du vent, pays des mouettes, des pélicans, des goélands, des flamands et des canards sauvages. Je veux m'asseoir sur un rocher lointain ou sur une plage déserte, entendre les vagues et regarder le ciel de l'Ouest que vient laver l'aurore. Je veux décocher des flèches si haut dans le ciel qu'elles deviennent oiseaux. Je veux contempler les montagnes, errer dans leurs vallons et leurs forêts, percevoir au crépuscule d'invisibles cascades. (...)

Je veux aller dans ma grande cuisine chatoyante de couleurs essayer une nouvelle soupe ou un nouveau ragoût, cuire le poisson à la vapeur ...

Aussi terre à terre que cela puisse paraître, c'est là tout le paradis que je me souhaite. (...)"
Alan Watts

&

禅 园 Directement ou indirectement, il m’a été souvent demandé ces derniers temps, d’où me venait cette idée de “yuan” et pourquoi cette “idée” m’est devenue presque aussi précieuse que ma vie même.
Concernant l’idéogramme proprement dit et même le mot, c’est simple, clair et net : de la récente lecture du livre Un jardin de lettré*.
Et, je suis toujours en recherche d’une expression chinoise qui soit expressive pour un occidental, tout en étant recevable et clairement comprise par un chinois.
A titre provisoire, j’ai adopté l’expression “Chanyuän”
禅 园 , que je traduis par « Jardin de Contemplation », mais, qui peut tout aussi bien se traduire par Contemplation (dans) le jardin. Ce que je désire exprimer n’en serait pas altéré. Par contre, il est de la plus haute importance que “Chan” soit rendu par contemplation, car la contemplation aussi bien bouddhiste que taoïste (voire néo-confucéenne), est précisément l’alliance harmonieuse de la méditation et de la compassion. Car, cette alliance est une réponse à la double et néanmoins similaire question : Comment puis-je aimer et aider l’autre si je ne me connais pas moi-même ? Comment puis-je prétendre aimer et aider l’autre si je ne comprends pas qu’il est aussi moi que moi-même ?

四合院 sìhéyuàn, signifie simplement une maison à cour intérieure, comme il y en a en France, et indique un retranchement du monde extérieur, une zone privative, voire défensive, par rapport à l’espace commun. On pourrait presque dire que c’est l’inverse : le “yuän” taoïste est une ouverture sur le monde naturel, sur l’environnement. La cabane qui y est bâti est un abri. Il va sans dire que lorsque c’est l’Empereur qui se pique de jouer les écolos, le dit “abri” peut se transformer en véritable palais, mais la structure architecturale d’ouverture et de relation écologique est maintenu. Voilà pour le vocabulaire.

Quant à yuan

Il s'agit du principe, de ce qui vient en premier. (le même entre dans la composition de "n°1" du parti, dans "fondateur", etc.
Dans le contexte de ce site, ce "principe" est la Nature même, à laquelle va s'agréger la Culture, l'acte culturel de jardiner, ici dans un but d'agrément esthétique et spirituel.
Cette manière d'entourer la nature, qui correspond bien à la première démarche d'un jardin à la chinoise ("habiter" conviendrait aussi) l s'agit du principe, de ce qui vient en premier. (le même entre dans la composition de "n°1" du parti, dans "fondateur", etc.
Dans le contexte de ce site, ce "principe" est la Nature même, à laquelle va s'agréger la Culture, l'acte culturel de jardiner, ici dans un but d'agrément esthétique et spirituel.
Cette manière d'entourer la nature, qui correspond bien à la première démarche d'un jardin à la chinoise ("habiter" conviendrait aussi)

pairi daiza signifiant jardin clôturé

= = =

* Antoine Marcel, Ed. Alternatives.

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