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La Philosophie d'Alan Watts
28 août 2017

Apprentissage en philosophie 5/5

100px-Tao

(Pause estivale > Apprentissage en philosophie 5/5)

Paul Valéry, encensé par la République d’après la libération de la France1, poète et philosophe, me permettra de terminer honorablement ces gribouillis philosophiques.

Non sans avoir, auparavant, mentionné – juste pour mémoire, deux caractéristiques majeures aujourd’hui totalement oubliée: UNE, nombre d’œuvres antiques furent écrites en vers, tout comme en Chine, la poésie étant ce qui se rapproche le plus de la parole orale, par la liberté de ressenti et d’acception que chacun peut en avoir2. DEUX, la vraie philosophie vécue n’esquive pas la clownerie, ni même la vulgarité. Les choses à dire doivent être dites.

Ainsi, après avoir répété qu’Alan Watts finalise sa « philosophie » en Tao/dao, je puis copier/coller ma citation :

J'estime philosophe tout homme, de quelque degré de culture qu'il soit, qui essaye de temps à autre de se donner une vision d'ensemble, une vision ordonnée de tout ce qu'il sait, et surtout de ce qu'il sait par expérience directe, intérieure et extérieure  (Entretiens). Paul Valéry

En addenda à ce billet, je fournirai dès que possible les renseignements utiles pour qui voudrait me suivre dans mon « Virage » entre « Chantier ouvert, à ciel ouvert » et une présentation plus construite de la philosophie d’Alan Watts, comme des raisons qui me font choisir d’approfondir (avec et à partir de son œuvre) le thème de la Paix sur Terre.

(Pacem in Terris, du « Bon Pape Jean », est le seul document d’origine vaticane que j’ai lu et même étudié ; j’ai été pour le moins contrarié de constater que nombre de commentateurs et les successeurs du Pape Jean XXIII se sont appliqués à restreindre ou à élargir – illégitimement, cette Encyclique. C’est à vérifier : le constatant, Alan Watts aurait sommairement déclaré : si l’Église n’est pas capable de s’adapter aux exigences du Monde Moderne, elle n’a « qu’à la boucler ! Se taire ou fermer boutique !»

NOTA : à plusieurs reprises, Alan Watts a explicitement exprimé l’apport de René Guénon, notamment Crise du Monde Moderne et Quantité et Qualité3 comme grille d’interprétation de la différence « historique » entre le Monde traditionnel et le Monde moderne. Et uniquement ça ! Et non pas une option politique ou existentielle, une nostalgie ou un espoir de Verseau, retour à l’age d’or, etc. (Simplifions : l’esprit de la Tradition, la philosophie pérenne, c’est ici et maintenant, au jour le jour de nos jours modernes & futuristes ; notre cœur-esprit inclus dans une planète Terre, telle qu’elle est.)

 

1Qui refusa finalement de Gaulle comme il avait refusé Pétain. On pourrait dire un « résistant passif » mais de la première heure, lucide et constant dans sa démarche personnelle et publique.

2Prends conseil auprès de l'ignorant comme du savant.
Proverbe de Ptahhotep ; Sagesse égyptienne - IIIe millénaire av. J.-C. , ai-je lu par hasard, voici quelques minutes du temps de ma rédaction de ce billet.

3La crise du monde moderne, Gallimard, 1927 et LE RÈGNE DE LA QUANTITÉ et les Signes des Temps, Gallimard, 1945

 

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19 août 2017

Apprentissage en philosophie 4/5

Que j’y tienne beaucoup est exceptionnel : respecter le « calendrier » fixé. Pour y parvenir, je vais devoir raccourcir mes billets & aller directement à l’essentiel de mon idée.

Pour déblayer un peu :

== Pas une ascèse délibérée et programmée, mais art d’une vie austère, c’est-à-dire

conviviale (=maître/libre de ses outils), déscolarisée (dé-scholastiquée=>indépendante de

toute école/idéologie précise), économique (loi du moindre effort=>dépenser le moins

d’énergie possible dans tout acte/action/production/fabrication ; aller au plus proche et

direct dans l’échange de biens et de savoirs.

== Comprendre et admettre le rapport argent-richesse, idem pour vitesse-temps, et

temps-durée, trajet-voyage,

== Conscience de soi mais de constat et non pas de tentation du contrôle (Alan Watts en disait que la part de nous-mêmes, qui voudrait changer les attributs de ses états de conscience, est justement celle qu’il faudrait changer – dans l’idéal, si celui-ci était possible!)

== Conscience politique mais refus d’engagement réduit à la sphère politique, encore moins aux œillères d’un parti basé sur une idéologie spécifique. (= militer, c’est se limiter)

Dans la nature, existent des enceintes/poches/zone nommées (ville). Ses valeurs devraient suivre celles de la nature ; mais, force est de constater qu’il n’y a de « nature » qu’en raison de l’existence urbaine. (Ici, la différence Orient et Occident est intéressante : les uns choisissent et aménagent un site, puis y construisent des abris – qui peuvent des palais ; les autres bâtissent des forteresses et châteaux puis agencent, à l’explosif si besoin est, leur environnement.)

 

17 août 2017

Apprentissage en philosophie 3/5

Ce n’est pas moi qui, laborieusement, m’efforce de mériter l’appellation plus ou moins contrôlée d’ « écrivain & essayiste », vais critiquer l’acte d’écrire – pas plus que celui de lire. Je lis beaucoup. Je n’en pense pas moins que nombre de racines d’une réflexion philosophique efficace (= traduisible naturellement et sans apprêt dans sa vie) se trouvent dans le banal, le puéril, le cocasse ; le bouffon est excellent observateur de l’âme comme du paraître de chacun (& lui-même).

L’Assomption, de quelques jours dépassée, en est une illustration parallèle ; d’un même mouvement, je voudrais revenir aussi sur le scandale du risque blasphématoire et profanatoire que vient de courir la sépulture du vénéré grand saint Salvator Dali (qu’il demeure en paix en son sous-sol cimenté, tout en nous laissant la lumière de son œuvre).

Quel point commun ?

Ce que voici : l’Assomption (pouvant sommairement se définir comme corps demeurant aussi immaculée que l’âme qui l’habita) est l’objet d’un culte, d’importance et de formes diverses, dans toutes les Églises et Sectes, dès le début du Christianisme. Il s’imposa de lui-même, allant de soi, aisément. (Qui ne vénère sa mère?) Les « problèmes » (entre églises et sectes chrétiennes) sont apparus (et maintenus vingt siècles durant!) quand certains se sont mis à vouloir fonder scripturairement la chose. Le texte comme garantie de solidité & valeur d’un sentiment (vision/intuition/conversion/métanoïa) intime et néanmoins partagé.

C’est par association avec le centre métaphysique & cosmique de l’Univers, situé quelque part entre le plancher et la coupole de la gare de Perpignan, centre qui illumina l’esprit du grand saint Salvator Dali – permettant la perpendiculaire création de la méthode paranoïa-critique, elle-même approximativement mais solidement définie comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes »1 , immanquablement associé à l’immaculée Galla en personne, et Pujada del Castell en ville. Quand nonobstant, JE LU de Lui qu’il déclara au sujet de Dieu : « je ne crois pas, mais pratiquant »2. Ce fut un véritable Satori/insight. Applicable à la philosophie : il n’est besoin d’y croire (ou d’être agrégé de philo) pour en être pratiquant. D’AILLEURS, c’est la pratique « paranoïa-critique », qui m’a poussé à rédiger ce billet, en voulant me rafraîchir la mémoire sur l’Assomption.

Je traiterai ultérieurement de l’inévitable salle d’attente des trains qui n’arriveront jamais comme de ceux qui ne partiront pas, perpétuels trains en retard de la vie qui passe. Une telle salle existe certainement en gare de Perpignan. Je n’en sais rien, mais je le crois.

 

1Source Wiki

2A l’occasion de la parution de son Journal d’un génie, Salvator Dali.

2 août 2017

Apprentissage en philosophie 2/5

diogene alexandre

(Pause estivale 03 > Apprentissage en philosophie 2/51)

Sans exagérer le détail, mais la forme de ces simples griffonnages devraient y pallier, je suis un peu frustré, presque peiné (quoique légèrement) qu’Alan Watts ne dise mot de Diogène-le-chien. Diogène présente pourtant, selon l’apologie légendaire qui l’enveloppe, de nombreux traits communs avec nombre de ses « homologues » du Chan/Zen. Par exemple, Bankei Yōtaku (1622-1693), qu’il mentionne plusieurs fois.

La figure de Diogène a dominé ma philosophie et m’a préparé à la rencontre (livresque) d’Alan Watts. A mon ressenti d’enfant, il était le symbole même de la liberté, à ceci près que je n’avais pas la moindre idée de la signification du concept. La signification, ni, très probablement, le mot. A mon souvenir, Diogène est un sacré crack, qui osa demander à l’Empereur Alexandre (un grand manitou du coin, à l’époque antique) de s’écarter de son Soleil. Ma culture « philosophique » s’améliora ensuite au gré de mes « Illustrés ». Faute de pouvoir fournir les références exactes de ces « Illustrés », je ne tenterai pas de raconter en quoi ce fut une amélioration de ma culture. La seule vraie source de ma culture, jusqu’à 13-14 ans, sera illustrée – concurremment toutefois, avec d’excellents films et le théâtre, pour lesquels j’avais des facilités, ma grand-mère et une grand-tante étant des bonniches d’acteurs (ce qui demeure du domaine visuel, comme dans toute culture populaire, en France en tout cas – je ne découvrirai le plaisir de la voix qu’en faisant du théâtre amateur et dans la récitation de poèmes, dont un enregistrement….). Passons, car si elles pourraient être intéressantes dans leur contexte & situation, ces précisions sortent de mon propos, de retracer très sommairement mon apprentissage de la vie philosophique et comment l’audace de m’affirmer Philosophe m’est venue, par devoir envers moi-même et sans me soucier d’être reconnu ou dénié tel. Je me dois, à moi seul – du moins, en première étape de cette démarche.

Je voudrais faire valoir (par delà les qualificatifs d’enfant, dont j’ai affublé Diogène), que ce sont des images et une attitude qui m’ont fasciné : deux hommes plaçant l’autorité de la Nature au-dessus d’eux-mêmes. Cette fascination s’est ensuite enrichie du sentiment qu’il faut se méfier des habitudes du conformisme social. Se méfier, tenir à distance, rester vigilant, mais en rien se révolter. Diogène aboie mais ne mord pas, et l’Empereur n’est pas menaçant, fait taire les quolibets de ses courtisans et de ses officiers . Encore enfant, je pensais qu’ils auraient pu être de bons copains. Aujourd’hui, il me faut dire après tout le monde : la connivence spirituelle entre les deux hommes est forte. La différence d’age n’y changeant rien.

Revenu à Paris pour aller en Primaire, j’eus d’autres chats à fouetter : dominer ma peur de la violence et la souffrance de la solitude. Elles s’atténuèrent sensiblement avec le lycée. Mon apprentissage proprement dit reprit en redoublement de classe de 4°, par mon désir d’entrer dans un groupe d’élèves qui exigeait, outre de passer par un certain bizutage, de faire preuve d’une culture supérieure au niveau général (notamment, en philo et en politique!). Au risque de trop caricaturer : il fallait savoir argumenter autant que se bagarrer. Il me fallut faire un rattrapage autodidacte à grande vitesse. Ce qui me ramena à Diogène, via Socrate. Pour me poser, je me mis à lire ostensiblement Malraux. Pour me former au raisonnement, je choisis la série des Que sais-je ?, de Jean Brun principalement.

(Voulant vérifier la fiabilité de mes souvenirs, j’ai été voir divers articles sur Wiki et quelques autres sites gratis et d’accès facile. Une critique d’époque, sur le Socrate de Jean Brun m’a intrigué : N'eût-il pas été intéressant, même philosophiquement, de rappeler que la formule delphique « Connais-toi toi-même » signifie à l'origine : « Connais ta portée, tes limites, sache que tu es un mortel, et non un dieu », et que ce sens restrictif est loin d'avoir complètement disparu de l'enseignement socratique? Pierre AUBENQUE (pour Persée2)

L’expression est d’un effroyable convenu, mais je n’en vois pas beaucoup d’autres : nous n’avons pas du lire le même livre.

Il semblerait que je ne sois pas encore très à l’aise dans ma prétention philosophique, associée à une indifférence totale concernant la hauteur, largeur, pesée et profondeur de vue, qui seront accordées à mes descriptions et réflexions d’une expérience philosophique. (Mais, zut alors, ce serait un peu gros que je pense depuis presque soixante ans quelque chose de tout simplement faux ! J’ai passé plusieurs heures à parcourir à surfer sur le Net ; j’ai téléchargé ou copié-collé une soixantaine de pages. Pour une petite partie, elles vont me permettre une petite et rapide révision ; mais, en premier survol, il semble bien que la plus grande part de la documentation réunie au cours de ces quatre ou cinq heures va réclamer une lecture sérieuse et travaillée. Ce sera pour plus tard. Pour une fois que je respecte mon plan de travail, je ne veux pas le retarder. tout au long de ces « pauses d’été », je vais interpoler des griffonnages dans mes griffonnages, reprenant ou contrecarrant d’autres textes, dont je ne préciserai pas ni les références, ni les auteurs. Sauf citation éventuelles.)

Quoiqu’il en soit de l’alinéa précédent, je fus admis au sein du groupe – et deux des meneurs me firent l’honneur de me présenter à leurs mères, et même de prendre le thé avec l’une d’entre elles… accompagné d’un fond sonore de musique de koto japonais.

Je raconte dans mon roman autobiographique tout ce que je dois à ce groupe, en matière de littérature, de musique, de cinéma.

En philosophie, les choses évoluèrent selon deux lignes majeures : l’ésotérisme3 et l’orient4. Excellente propédeutique pour m’initier plus tard au Yoga et faire d’Alan Watts mon Maître à penser & vivre.

Bon ! j’en ai marre ; on verra la suite lors du prochain billet.

 

1Demeurant encore dans mon parti pris de « chantier à ciel ouvert », je précise que les griffonnages de ce billet tout spécialement seront particulièrement subjectifs. Dans une perspective d’édition, mes réflexions seraient autrement ordonnées

2Aubenque Pierre. Jean Brun, Socrate, (Collection « Que sais-je ? », n° 899), 1960. In: Revue des Études Anciennes. Tome 64, 1962, n°1-2. p. 166; http://www.persee.fr/doc/rea_00352004_1962_num_64_1_3673_t1_0166_0000_1

3Qui m’amènera à m’amènera à plusieurs reprises de tenter la voie monastique ; mais le désir de chair l’emporta sur celui du cloître.

4J’avais dix-huit ans (1963-64) quand un chinois quadragénaire sera mon mentor et fracassera tout excès d’exotisme, tant à l’endroit du Bouddhisme que du Maoïsme.

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