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La Philosophie d'Alan Watts

28 août 2017

Apprentissage en philosophie 5/5

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(Pause estivale > Apprentissage en philosophie 5/5)

Paul Valéry, encensé par la République d’après la libération de la France1, poète et philosophe, me permettra de terminer honorablement ces gribouillis philosophiques.

Non sans avoir, auparavant, mentionné – juste pour mémoire, deux caractéristiques majeures aujourd’hui totalement oubliée: UNE, nombre d’œuvres antiques furent écrites en vers, tout comme en Chine, la poésie étant ce qui se rapproche le plus de la parole orale, par la liberté de ressenti et d’acception que chacun peut en avoir2. DEUX, la vraie philosophie vécue n’esquive pas la clownerie, ni même la vulgarité. Les choses à dire doivent être dites.

Ainsi, après avoir répété qu’Alan Watts finalise sa « philosophie » en Tao/dao, je puis copier/coller ma citation :

J'estime philosophe tout homme, de quelque degré de culture qu'il soit, qui essaye de temps à autre de se donner une vision d'ensemble, une vision ordonnée de tout ce qu'il sait, et surtout de ce qu'il sait par expérience directe, intérieure et extérieure  (Entretiens). Paul Valéry

En addenda à ce billet, je fournirai dès que possible les renseignements utiles pour qui voudrait me suivre dans mon « Virage » entre « Chantier ouvert, à ciel ouvert » et une présentation plus construite de la philosophie d’Alan Watts, comme des raisons qui me font choisir d’approfondir (avec et à partir de son œuvre) le thème de la Paix sur Terre.

(Pacem in Terris, du « Bon Pape Jean », est le seul document d’origine vaticane que j’ai lu et même étudié ; j’ai été pour le moins contrarié de constater que nombre de commentateurs et les successeurs du Pape Jean XXIII se sont appliqués à restreindre ou à élargir – illégitimement, cette Encyclique. C’est à vérifier : le constatant, Alan Watts aurait sommairement déclaré : si l’Église n’est pas capable de s’adapter aux exigences du Monde Moderne, elle n’a « qu’à la boucler ! Se taire ou fermer boutique !»

NOTA : à plusieurs reprises, Alan Watts a explicitement exprimé l’apport de René Guénon, notamment Crise du Monde Moderne et Quantité et Qualité3 comme grille d’interprétation de la différence « historique » entre le Monde traditionnel et le Monde moderne. Et uniquement ça ! Et non pas une option politique ou existentielle, une nostalgie ou un espoir de Verseau, retour à l’age d’or, etc. (Simplifions : l’esprit de la Tradition, la philosophie pérenne, c’est ici et maintenant, au jour le jour de nos jours modernes & futuristes ; notre cœur-esprit inclus dans une planète Terre, telle qu’elle est.)

 

1Qui refusa finalement de Gaulle comme il avait refusé Pétain. On pourrait dire un « résistant passif » mais de la première heure, lucide et constant dans sa démarche personnelle et publique.

2Prends conseil auprès de l'ignorant comme du savant.
Proverbe de Ptahhotep ; Sagesse égyptienne - IIIe millénaire av. J.-C. , ai-je lu par hasard, voici quelques minutes du temps de ma rédaction de ce billet.

3La crise du monde moderne, Gallimard, 1927 et LE RÈGNE DE LA QUANTITÉ et les Signes des Temps, Gallimard, 1945

 

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19 août 2017

Apprentissage en philosophie 4/5

Que j’y tienne beaucoup est exceptionnel : respecter le « calendrier » fixé. Pour y parvenir, je vais devoir raccourcir mes billets & aller directement à l’essentiel de mon idée.

Pour déblayer un peu :

== Pas une ascèse délibérée et programmée, mais art d’une vie austère, c’est-à-dire

conviviale (=maître/libre de ses outils), déscolarisée (dé-scholastiquée=>indépendante de

toute école/idéologie précise), économique (loi du moindre effort=>dépenser le moins

d’énergie possible dans tout acte/action/production/fabrication ; aller au plus proche et

direct dans l’échange de biens et de savoirs.

== Comprendre et admettre le rapport argent-richesse, idem pour vitesse-temps, et

temps-durée, trajet-voyage,

== Conscience de soi mais de constat et non pas de tentation du contrôle (Alan Watts en disait que la part de nous-mêmes, qui voudrait changer les attributs de ses états de conscience, est justement celle qu’il faudrait changer – dans l’idéal, si celui-ci était possible!)

== Conscience politique mais refus d’engagement réduit à la sphère politique, encore moins aux œillères d’un parti basé sur une idéologie spécifique. (= militer, c’est se limiter)

Dans la nature, existent des enceintes/poches/zone nommées (ville). Ses valeurs devraient suivre celles de la nature ; mais, force est de constater qu’il n’y a de « nature » qu’en raison de l’existence urbaine. (Ici, la différence Orient et Occident est intéressante : les uns choisissent et aménagent un site, puis y construisent des abris – qui peuvent des palais ; les autres bâtissent des forteresses et châteaux puis agencent, à l’explosif si besoin est, leur environnement.)

 

17 août 2017

Apprentissage en philosophie 3/5

Ce n’est pas moi qui, laborieusement, m’efforce de mériter l’appellation plus ou moins contrôlée d’ « écrivain & essayiste », vais critiquer l’acte d’écrire – pas plus que celui de lire. Je lis beaucoup. Je n’en pense pas moins que nombre de racines d’une réflexion philosophique efficace (= traduisible naturellement et sans apprêt dans sa vie) se trouvent dans le banal, le puéril, le cocasse ; le bouffon est excellent observateur de l’âme comme du paraître de chacun (& lui-même).

L’Assomption, de quelques jours dépassée, en est une illustration parallèle ; d’un même mouvement, je voudrais revenir aussi sur le scandale du risque blasphématoire et profanatoire que vient de courir la sépulture du vénéré grand saint Salvator Dali (qu’il demeure en paix en son sous-sol cimenté, tout en nous laissant la lumière de son œuvre).

Quel point commun ?

Ce que voici : l’Assomption (pouvant sommairement se définir comme corps demeurant aussi immaculée que l’âme qui l’habita) est l’objet d’un culte, d’importance et de formes diverses, dans toutes les Églises et Sectes, dès le début du Christianisme. Il s’imposa de lui-même, allant de soi, aisément. (Qui ne vénère sa mère?) Les « problèmes » (entre églises et sectes chrétiennes) sont apparus (et maintenus vingt siècles durant!) quand certains se sont mis à vouloir fonder scripturairement la chose. Le texte comme garantie de solidité & valeur d’un sentiment (vision/intuition/conversion/métanoïa) intime et néanmoins partagé.

C’est par association avec le centre métaphysique & cosmique de l’Univers, situé quelque part entre le plancher et la coupole de la gare de Perpignan, centre qui illumina l’esprit du grand saint Salvator Dali – permettant la perpendiculaire création de la méthode paranoïa-critique, elle-même approximativement mais solidement définie comme « une méthode spontanée de connaissance irrationnelle, basée sur l’objectivation critique et systématique des associations et interprétations délirantes »1 , immanquablement associé à l’immaculée Galla en personne, et Pujada del Castell en ville. Quand nonobstant, JE LU de Lui qu’il déclara au sujet de Dieu : « je ne crois pas, mais pratiquant »2. Ce fut un véritable Satori/insight. Applicable à la philosophie : il n’est besoin d’y croire (ou d’être agrégé de philo) pour en être pratiquant. D’AILLEURS, c’est la pratique « paranoïa-critique », qui m’a poussé à rédiger ce billet, en voulant me rafraîchir la mémoire sur l’Assomption.

Je traiterai ultérieurement de l’inévitable salle d’attente des trains qui n’arriveront jamais comme de ceux qui ne partiront pas, perpétuels trains en retard de la vie qui passe. Une telle salle existe certainement en gare de Perpignan. Je n’en sais rien, mais je le crois.

 

1Source Wiki

2A l’occasion de la parution de son Journal d’un génie, Salvator Dali.

2 août 2017

Apprentissage en philosophie 2/5

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(Pause estivale 03 > Apprentissage en philosophie 2/51)

Sans exagérer le détail, mais la forme de ces simples griffonnages devraient y pallier, je suis un peu frustré, presque peiné (quoique légèrement) qu’Alan Watts ne dise mot de Diogène-le-chien. Diogène présente pourtant, selon l’apologie légendaire qui l’enveloppe, de nombreux traits communs avec nombre de ses « homologues » du Chan/Zen. Par exemple, Bankei Yōtaku (1622-1693), qu’il mentionne plusieurs fois.

La figure de Diogène a dominé ma philosophie et m’a préparé à la rencontre (livresque) d’Alan Watts. A mon ressenti d’enfant, il était le symbole même de la liberté, à ceci près que je n’avais pas la moindre idée de la signification du concept. La signification, ni, très probablement, le mot. A mon souvenir, Diogène est un sacré crack, qui osa demander à l’Empereur Alexandre (un grand manitou du coin, à l’époque antique) de s’écarter de son Soleil. Ma culture « philosophique » s’améliora ensuite au gré de mes « Illustrés ». Faute de pouvoir fournir les références exactes de ces « Illustrés », je ne tenterai pas de raconter en quoi ce fut une amélioration de ma culture. La seule vraie source de ma culture, jusqu’à 13-14 ans, sera illustrée – concurremment toutefois, avec d’excellents films et le théâtre, pour lesquels j’avais des facilités, ma grand-mère et une grand-tante étant des bonniches d’acteurs (ce qui demeure du domaine visuel, comme dans toute culture populaire, en France en tout cas – je ne découvrirai le plaisir de la voix qu’en faisant du théâtre amateur et dans la récitation de poèmes, dont un enregistrement….). Passons, car si elles pourraient être intéressantes dans leur contexte & situation, ces précisions sortent de mon propos, de retracer très sommairement mon apprentissage de la vie philosophique et comment l’audace de m’affirmer Philosophe m’est venue, par devoir envers moi-même et sans me soucier d’être reconnu ou dénié tel. Je me dois, à moi seul – du moins, en première étape de cette démarche.

Je voudrais faire valoir (par delà les qualificatifs d’enfant, dont j’ai affublé Diogène), que ce sont des images et une attitude qui m’ont fasciné : deux hommes plaçant l’autorité de la Nature au-dessus d’eux-mêmes. Cette fascination s’est ensuite enrichie du sentiment qu’il faut se méfier des habitudes du conformisme social. Se méfier, tenir à distance, rester vigilant, mais en rien se révolter. Diogène aboie mais ne mord pas, et l’Empereur n’est pas menaçant, fait taire les quolibets de ses courtisans et de ses officiers . Encore enfant, je pensais qu’ils auraient pu être de bons copains. Aujourd’hui, il me faut dire après tout le monde : la connivence spirituelle entre les deux hommes est forte. La différence d’age n’y changeant rien.

Revenu à Paris pour aller en Primaire, j’eus d’autres chats à fouetter : dominer ma peur de la violence et la souffrance de la solitude. Elles s’atténuèrent sensiblement avec le lycée. Mon apprentissage proprement dit reprit en redoublement de classe de 4°, par mon désir d’entrer dans un groupe d’élèves qui exigeait, outre de passer par un certain bizutage, de faire preuve d’une culture supérieure au niveau général (notamment, en philo et en politique!). Au risque de trop caricaturer : il fallait savoir argumenter autant que se bagarrer. Il me fallut faire un rattrapage autodidacte à grande vitesse. Ce qui me ramena à Diogène, via Socrate. Pour me poser, je me mis à lire ostensiblement Malraux. Pour me former au raisonnement, je choisis la série des Que sais-je ?, de Jean Brun principalement.

(Voulant vérifier la fiabilité de mes souvenirs, j’ai été voir divers articles sur Wiki et quelques autres sites gratis et d’accès facile. Une critique d’époque, sur le Socrate de Jean Brun m’a intrigué : N'eût-il pas été intéressant, même philosophiquement, de rappeler que la formule delphique « Connais-toi toi-même » signifie à l'origine : « Connais ta portée, tes limites, sache que tu es un mortel, et non un dieu », et que ce sens restrictif est loin d'avoir complètement disparu de l'enseignement socratique? Pierre AUBENQUE (pour Persée2)

L’expression est d’un effroyable convenu, mais je n’en vois pas beaucoup d’autres : nous n’avons pas du lire le même livre.

Il semblerait que je ne sois pas encore très à l’aise dans ma prétention philosophique, associée à une indifférence totale concernant la hauteur, largeur, pesée et profondeur de vue, qui seront accordées à mes descriptions et réflexions d’une expérience philosophique. (Mais, zut alors, ce serait un peu gros que je pense depuis presque soixante ans quelque chose de tout simplement faux ! J’ai passé plusieurs heures à parcourir à surfer sur le Net ; j’ai téléchargé ou copié-collé une soixantaine de pages. Pour une petite partie, elles vont me permettre une petite et rapide révision ; mais, en premier survol, il semble bien que la plus grande part de la documentation réunie au cours de ces quatre ou cinq heures va réclamer une lecture sérieuse et travaillée. Ce sera pour plus tard. Pour une fois que je respecte mon plan de travail, je ne veux pas le retarder. tout au long de ces « pauses d’été », je vais interpoler des griffonnages dans mes griffonnages, reprenant ou contrecarrant d’autres textes, dont je ne préciserai pas ni les références, ni les auteurs. Sauf citation éventuelles.)

Quoiqu’il en soit de l’alinéa précédent, je fus admis au sein du groupe – et deux des meneurs me firent l’honneur de me présenter à leurs mères, et même de prendre le thé avec l’une d’entre elles… accompagné d’un fond sonore de musique de koto japonais.

Je raconte dans mon roman autobiographique tout ce que je dois à ce groupe, en matière de littérature, de musique, de cinéma.

En philosophie, les choses évoluèrent selon deux lignes majeures : l’ésotérisme3 et l’orient4. Excellente propédeutique pour m’initier plus tard au Yoga et faire d’Alan Watts mon Maître à penser & vivre.

Bon ! j’en ai marre ; on verra la suite lors du prochain billet.

 

1Demeurant encore dans mon parti pris de « chantier à ciel ouvert », je précise que les griffonnages de ce billet tout spécialement seront particulièrement subjectifs. Dans une perspective d’édition, mes réflexions seraient autrement ordonnées

2Aubenque Pierre. Jean Brun, Socrate, (Collection « Que sais-je ? », n° 899), 1960. In: Revue des Études Anciennes. Tome 64, 1962, n°1-2. p. 166; http://www.persee.fr/doc/rea_00352004_1962_num_64_1_3673_t1_0166_0000_1

3Qui m’amènera à m’amènera à plusieurs reprises de tenter la voie monastique ; mais le désir de chair l’emporta sur celui du cloître.

4J’avais dix-huit ans (1963-64) quand un chinois quadragénaire sera mon mentor et fracassera tout excès d’exotisme, tant à l’endroit du Bouddhisme que du Maoïsme.

24 juillet 2017

Apprentissage en philosophie 1/5

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Apprentissage en philosophie 1/5

(Pause estivale 03 > Apprentissage en philosophie)

Je prie mon « visiteur » de bien vouloir éviter de me demander une explication de texte sérieuse, au sujet de l’alinéa qui suit. Il me mettrait en peine1.

L’expression « expérience philosophique » dirait sans doute bien mieux ma pensée que celle d’ « apprentissage en philosophie ». Pensée qui serait surtout une manière de voir, une attitude, une pratique, quelques actions délibérées et menées à leurs termes sans fléchir. Ces rapports de la pensée et de l’action, de la méditation et du mouvement, du laisser tomber et du faire, ne pourrait donner lieu, dans ces billets préparant ma prise de congé d’Alan Watts, qu’à des griffonnages qui seront autant pour prendre date que pour mémoire.

Dans ma jeunesse, mon médecin & psychanalyste me disait au sujet de ce type d’assertions : Primum vivere, deinde philosophari (que Wiki traduit : Avant de philosopher, il faut subvenir à ses besoins matériels, et accumuler de l’expérience en profitant de la vie.) Il me le rappellera, sous forme instamment comminatoire, lorsqu’il apprit que je m’étais retiré dans une île avec de fait quelques autres érémites.

Une chose, au moins, me paraît aussi sûre par elle-même que peu assurée/utilisée dans la culture ambiante française : la différence entre l’étude de la philosophie et son apprentissage. En divers métiers, l’expérience venue, l’apprenti devient son propre maître, parfois peut accepter un autre en apprentissage. Un apprenti maçon devenu maçon, quand il monte un mur celui-ci tient debout. En philosophie, tout laisserait à penser que faire « tenir » une théorie soit plus important que son utilité pratique, dans la vie courante comme dans les « grands » moments de l’existence. Je ne suis pas contre les théories et les concepts : grâce à Cavanna et son Les Ritals, 1978, par exemple, j’ai pu faire bonne figure en divers travaux du bâtiment. Il est vrai, c’est un roman et non un manuel de maçonnerie ou de philosophie. Comme beaucoup, j’ai éprouvé du régal à le lire ; ma jubilation est oubliée depuis longtemps, mais rien des petits trucs glanés, en matière de terrassement, de maçonnerie ou de philosophie. Ni non plus une pointe de jalousie, au souvenir de la transparence du style, donnant l’impression d’être en contact direct avec le zigue tenant la plume. (Chez trop d’auteurs, une rambarde invisible sépare l’écrit de toute sensation de contact avec la personne.)

C’est toute la dangereuse difficulté du « virage » que j’entreprends : je sais qu’il est trop tard pour peser comme essayiste et/ou philosophe ou pour devenir un romancier à succès. Primum vivere, je me sens obligé de prétendre acquérir une place au monde, pour laquelle j’ai peu d’attrait sérieux. Ce n’est pas tour à fait comme pour la peinture : j’ai commis une quarantaine de tableaux divers, tous inachevés : mais, à l’idée de disparaître dans l’heure qui suit, je n’éprouve aucune frustration à l’idée de les laisser à leur état présent. Pour l’écriture, en dépit des réserves que j’émets le tout premier, je n’ai aucune envie de tout laisser « en plan » quand bien même un oncle d’Amérique, dont j’ignorerais l’existence, viendrait à me pourvoir en héritage inespéré d’un solide pactole.

Avec ou sans oncle d’Amérique, j’aimerais être de ceux qui, en Occident, tente d’imaginer des perspectives séculaires, voire Biséculaires, tout en promouvant de nouveaux comportement sans délai. Marier en somme le slogan « penser global, agir local » et un tout nouveau « voir au plus loin, agir sans délai ».

1Sauf à renvoyer à l’évolution d’Alan Watts lui-même. Son fils Mark a eu l’excellente idée de réunir dans La Philosophie du Tao, des conférences choisies pour illustrer l’évolution de sa pensée à son vécu, 1960 à 1073 – Éditions du Rocher, 2000. Nota : le titre original est « The Tao of Philosophy », lequel, sémantiquement, signifie à peu près « ce que dit d’essentiel la philosophie » ou « l’utilité de la philosophie pour marcher », à moins qu’il ne faille se risquer d’y déchiffrer « usage du discours philosophique pour aller sur la voie » ! Nota 2 : le dernier chapitre, prolongeant les sujets abordés dans Matières à réflexion, mentionne au passage le choix politique de « changer l’heure d’été » au lieu de demander aux citoyens de se lever une heure plus tôt. Nota 3: un approfondissement de la question peut se faire en lisant « Révolte chez les singes », dans Propos intempestifs sur le Tchouang-Tseu, par Jean Levi, Ed Allia 2003.

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11 juillet 2017

Demande d’aide 2/2, addenda

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Assurément, mon « roman » raconte comment a été détruit mon « rêve de vie »1. « On » a phagocyté mon existence. Mes difficultés présentes d’écrivain et de philosophe free-lance2 y trouvent leurs racines. Néanmoins, difficulté ne vaut pas impossibilité. Je me trouve là dans une zone sensible de ma psyché. Trop souvent, elle m’amène le plus souvent à faire une montagne d’une taupinière, je l’avoue. Raison de plus pour que je tente de faciliter mon « virage » actuel.

Il me faut trancher dans le vif (étant entendu, qu’au cours de l’été, j’aurai bien l’occasion de passer en revue, les difficultés bien réelles, objectives, « techniques » en somme, de mon virage d’un blog ouvert à toutes les opinions mais portant directement sur Alan Watts à une écriture de disciple3.

La désagréable spécificité de tout dépassement d’une étape de vie est la même que celui de quitter ou d’entrer dans une pièce : au moment du franchissement, un pied est dans chaque pièce. Je ne sais plus quelle blague porte sur le constat qu’après avoir fermé la porte à cause du froid, dehors, il continue d’y faire froid. O.K ! Toutefois, dans la vie mentale du sujet, il devient inapproprié de continuer de se comporter comme si l’on avait toujours part à une réalité qui n’est plus nôtre.

Dans le concret,

mon souhait serait de pouvoir constituer une liste (e.mail/courriel) à laquelle il me serait possible de faire part de mes besoins.

Cela m’éviterait une situation comme celle-ci : j’étais trouvé des chaises pivotantes de secrétariat bradées à 5 Euros. Je les avais en poche. Mais, à pieds ou bicyclette, mes habituels moyens de transport, qu’en aurais-je fait ?

Si j’avais disposé d’une liste de sympathisants à mon travail d’écrivain, j’aurais pu par exemple demander si quelqu’un n’avait pas l’occasion d’aller vers le magasin, et la possibilité d’assurer le transport. (Les douleurs ergonomiques dont je souffre ralentisse de moitié au moins l’efficacité de mon « travail ».)

Je l’ai déjà dit, c’est d’un système « D », dont j’ai un besoin urgent et quasi vital (si mes actuels bouquins « en travail » marche un tant soit peu, il est certain que je pourrai consulter dentiste, oculiste et autres – conforter ainsi ma santé ; à mon age, il faut pouvoir y veiller.)

Au long de cet été, j’aurai l’occasion d’exposer mes projets à plus longs termes. Des plus raisonnables aux plus fous...

1Je n’ai lu que quelques articles sur Paulo Coelho, mais sa définition de « légende de vie » est exactement ce que j’appelle « rêve de vie », depuis mon adolescence.

2Une appellation plus élégante est « philosophe en liberté », ainsi que l’on qualifia Alan Watts lui-même (= libre de toute institution & style académiques et libre de toute école & doctrine précises et fermées).

3Ou d’héritier spirituel, car j’aimerais ne pas entrer dans le piège du diction : le maître est un créateur, le disciple un conservateur et les suiveurs du disciple des traites ! Comme on le pensera bien, pour authentique et précieuse que soit ma part d’héritage d’Alan Watts, ce n’est qu’une partie de son message. J’espère néanmoins y être créatif et utile.

9 juillet 2017

Demande d'aide 2/2

(Pause estivale 02 > demande d’aide 2/2)

A sa parution, j’avais lu la thèse de Jacqueline Starer Les écrivains beats et le voyage, dans laquelle elle indique incidemment un (mauvais) usage du zen, qui eut la faveur de nombreux artistes et écrivains des années 60, de New-York à San Francisco : tenter de faire le vide en soi pour en faire jaillir l’inspiration. J’en fis mon profit. Les prémices sont identiques : trouver une posture confortable, s’y installer et s’y sentir bien, « chez soi » bien au chaud et tenter cette mauvaise compréhension de la méditation, consistant à tenter de ne penser à rien. C’est impossible ! (On peut tenter n’avoir conscience de rien ; mais alors on s’aperçoit avoir conscience de tout.) Il en résulte que ce qui se trouvait bloqué ou brouillé en soi, par la distraction de stimuli les plus divers, se révèle dans toute sa clarté. Même des raisonnements complexes, des images ou des formes élaborées apparaissent avec netteté. Il suffit de les mémoriser pour pouvoir ensuite se mettre derrière sa table d’écriture ou son chevalet de peinture pour créer. Du moins si j’en crois mon expérience, pour peu qu’aucune distraction endogène ou exogène ne vienne perturber l’entrée en travail (l’accouchement de l’idée), l’écriture peut en devenir rapide. (La prise d’amphétamine, courante chez les écrivains beats, permettait de maintenir plus longtemps & sans fatigue le mode d’emploi, mais n’intervenait pas dans le processus de créativité.)

Mais, ce n’est pas exactement de ça, non plus, dont je veux vous parler. Un peu en biais, c’est de quelque chose pouvant se formuler comme ceci :

Je ne me suis pas enfermé dans une tour d’ivoire ; je me suis laissé emprisonner dans la honte de ma situation précaire (laquelle a bien peu de points communs avec l’austérité et la noblesse de la vie pauvre ; la différence majeure réside dans l’entrave, l’assujettissement et le fardeau que représente l’absence de moyens d’action.).

Une autre manière de le dire : mes distractions sont pénitentes.

J’entends mes distractions du réfléchir/écrire comme de la possibilité de rapports sociaux « ordinaires », « normaux », « comme tout le monde ».

Aimer philosopher et/ou écrire, les deux séparément ou ensemble, réclament des moments de solitude et de silence absolus, et peuvent occasionner des comportements spécifiques & inhabituels. C’est entendu. Mais, à mon sens, ces moments invitent à l’échange plutôt qu’à la retraite sur son quant-à-soi.

Dans mon cas personnel, mon emmurement est subi plus que voulu. (& L’Apophatique Générale n’est pas une aphasie – ni n’implique d’être misanthrope, illettré ou inculte.)

J’aurai bien l’occasion de revenir là-dessus, d’ici l’automne. Il me faudra bien aussi dire quelques mots de quelques uns de mes projets & idées, tels qu’un groupe sur facebook ou la création d’une association 1901 intitulée « Conférence d’Instruction Initiale », dont la principale activité serait effectivement la préparation d’une conférence annuelle, en rapport avec l’ésotérisme comme facteur de Paix mondiale, comme moyen de comprendre ce qui fait qu’un être humain est planétaire1. Je ne sais pas encore sur quels médias je dois jouer. (Il y a aussi une page facebook, que j’hésite à publier, qui serait consacrée à l’exploration des approches de l’Apophatique Générale, dont j’ai tiré l’intitulé comme diverses orientations de l’œuvre d’Alan Watts.)

Je suis intimement persuadé qu’en témoignant d’une philosophie de Paix planétaire, je servirai la préparation des mentalités à la grande migration interplanétaire, ou interstellaire, qui attend notre humanité (que ce soit pour le 22, 23 ou 24°siècle). Et, il me semble que la certitude d’avoir servi, si peu que ce soit ; été utile, aussi modestement que ce soit, à cette grande aventure, ne pourra que rendre paisible ma propre mort.

Il faut bien voir que la Paix doit être intraspécifique, entre les peuples ; et interspécifique, des humains avec les espèces animales. (Ici, une remise au goût du jour des mythologies anciennes seraient utiles. Je suis étonné que l’ethnocentrisme américano-européen… ne s’étonne pas que l’on puisse sacraliser un arbre, un plan ou un cours d’eau, un montagne, mais pas un animal. D’où, du reste, la persistance, heureusement partielle, d’une résistance épistémologique à admettre les similitudes entre le comportement animal et humain.) Personnellement, j’ai eu pour maîtres non-humains de philosophie & spiritualité un goéland2, un chat, un hibou, deux chiens, un étalon Connemara.

ZUT ! ZUT ! Et ZUT encore : de digression en digression, je n’ai toujours pas précisé l’aide que je sollicite – comme remblaiement d’un manque ou comme suggestion créative pouvant séduire mes visiteurs.

Ce sera donc pour un prochain billet, en addenda…

PS – En parallèle, j’ai commencé de corriger & peaufiner mon roman, en vue Éditeurs. Comme tout premier roman, il est largement autobiographique et raconte ma formation, mon auto-formation philosophique. Il commence (comme récit) au début des années 70. Dès les premières pages, la racine de mes actuels ennuis (47 ans plus tard, donc) apparaît. Une bonne manière de présenter mon « appel à l’aide » m’est venu à l’esprit. Mais, je reste fidèle à mon idée première (pour ce blog) de mener ma réflexion en « chantier ouvert », incohérences, difficultés, voire erreurs caractérisées. Le cheminement accompli, je suppose que la philosophie vivante, de recherche indépendante, peut rejoindre les obligations académiques. La méthode de leurs cheminements ne peut qu’être différente.

1Ne vous laissez pas tenter par la tentation de penser « pardi ! » : tous les génocides, la plupart des guerres de religion et nombre de guerres nationales ne peuvent se faire sans la conviction que l’adversaire n’est pas tout à fait humain. Bien d’autres obstacles à une cohabitation harmonieuse des peuples provient de ce type de jugement de valeurs.

2A tenter une interculturalité animale, on pourrait par exemple comparer le goéland de St. Malo et le singe de New-Delhi. Tous deux symboles spirituels éminents sont bien embarrassants dans la vie quotidienne humaine.

5 juillet 2017

Demande d'aide

 

(Pause estivale 01 > demande d’aide 1/2)

 

A l’automne, je reviendrai à mes « philosopher avec Alan Watts », qui clôtureront mon blog alanwattsapopha2.

 

Appel d’offre eut été inadéquat par rapport à ma situation précaire, mission exploratoire trop prétentieux par rapport au résultat souhaité – et un SOS serait véhément à l’excès; je me résous donc à demander de l’aide.

Chacune de ces dites pauses constitueront un virage entre des matières à réflexion1 et ce qui logiquement devrait devenir (au moins pour mézigue) des matières à action – en vue de réussir comme écrivain avant de mourir2. Et, c’est là que j’ai trouvé des limites personnelles que je voudrais modifier, mais que je ne puis réaliser sans aide – ni sans cesser de jouer les ours mal léchés. L’affaire n’est pas mince. Mes « matters3 » à/de/pour mézigue se heurtent à des obstacles et des souffrances, qu’à force d’habitude, j’avais fini par ignorer, les jugeant justes & « normales », résultat d’un fatum implacable ! Il suffira d’énoncer les choses pour en montrer l’absurdité & stupidité.

Il s’y mêle probablement la peur d’un virage qui s’oriente vers l’impossibilité de m’abriter à l’ombre d’un autre.

(mes) Apprentissage philosophique – Conditionnements – Projets – Projet de fin de vie – La Paix – École Traditionnelle (& pérennialisme) – Être libertaire ET planétaire – Quitter la planète Terre, etc. seront certes des détours pour revenir aux « matters à mézigue », mais aussi, en sourdine, des appels du pied pour obtenir des tuyaux et/ou conseils en système « D », pour m’aider à parvenir à mes fins.

Une manière plus élégante de présenter ces brefs billets de pause estivale serait de confesser que je ne suis pas un Descartes, capable de penser seul en son poêle l’homme et le monde, ni non plus un personnage d’importance convenable pour bénéficier de « Hautes Protections », qui me libéreraient des contingences matérielles quotidiennes.

(En fait, il semble bien qu’il n’ait jamais vécu longtemps seul – sa période de retrait, dans sa jeunesse, correspond surtout à une volonté d’échapper à la vie de futilité, que des amis lui voudraient voir partager. André Maurois, à qui veut se cultiver, recommandait de fuir les « chronophages »4 Ça, je sais faire. Mais, je ne vous parle pas de ça.)

1Traduction trop littéraire pour mon goût de « matter » ; matters qui énumèrent, dans le texte, des faits plus que des théories à réfléchir et discuter. Que l’argent ne soit pas la richesse est un fait ou que manger consiste à tuer, par exemple, sont faits indiscutables.

2Je ne fais pas allusion au suppuku, mais au désir de laisser une quintessence de sa vie, avant de la quitter.

3cf. Does it matter ? Traduit en français par Matières à réflexion.

4Je veux bien admettre que Maurois est un auteur « léger », un snobinard pour dames, etc mais, lorsque j’étais jeune adolescent, j’étais devenu à moitié fou de jalousie de son style, après lecture de Ariel ou la vie de Shelley.

23 juin 2017

Philosopher avec Alan Watts 1/6

 

Alan Watts Philosophe

Interview de 1972, par Jacques Mousseau

8 mai 2017

Société et ‘bulle’ & Co 4/4 C et fin

D’un autre côté, si les vieux, parfois, sont aussi proches des enfants, et qu’ils se comprennent aussi bien, c’est simplement que les uns retournent d’où viennent les seconds : la non-existence.

Je fais partie de la société civile (expression devenue banale, tendant à accréditer l’existence d’une société politique, revêtue de la toge sacrale du Pouvoir1 – et de son exercice sur ‘moi pauvre citoyen’. Encore qu’inversement, je ferais facilement mienne cette définition : Le vice capital de la patrie est d'être impuissante pour responsabiliser les ministres (Cormenin,Ds Robert G. Mots et dict. t. 8 1973), trouvée dans le Cnrtl)

En fait, pour ma part, je me sens surtout citoyen du monde, de l’Univers entier, le Cosmos, qu’il s’y cache un ou plusieurs dieux, ou que ces dieux lui soient extérieurs, ou les deux (immanence aussi bien que transcendance).

Je n’en déduis pas que j’ai une responsabilité quelconque dans le passage d’un gros météorite, dernièrement, « à proximité » de notre planète. S’il avait percuté la Terre, des millions de vivants seraient passés à trépas – euphémisme de ‘réduits en bouillie’.

Ça, ce n’est pas mon boulot de citoyen du monde. Dans le cadre d’un roman S-F, le camarade/frère scientifique se chargerait de lancer une fusée, pour dévier la trajectoire. Je serais de tout cœur avec lui. Seule aide que je puisse lui apporter, dans le cadre d’un roman S-F comme dans ma réalité immédiate très ego-centrée (qui, dans l’instant immédiat de mon écriture, est d’avoir du mal à rallumer ma pipe).

*

La dernière mission/fonction/utilité/fantaisie de citoyen du Monde, que je considère devoir remplir est de servir la Paix mondiale, principalement en célébrant la planétisation des consciences, très accessoirement, pure perversité sadique : casser du sucre sur le dos des politiques français, chaque fois qu’ils oublient les responsabilités mondiales de l’entité « France » ou que leurs incompétences géopolitiques, leur culture internationale insuffisante, laissent à penser qu’ils les oublient, ou – sait-on jamais, qu’ils n’en tiennent pas compte par intérêt ou ambition.

La devise très taoïste, très façon Lao-zi ou Lie-zi : «Le gouvernement le meilleur est celui qui gouverne le moins» n’impliquant en rien qu’il doive être faible. Au contraire ! La catastrophe politique est en vue lorsque les préoccupations électoralistes et/ou idéologiques décident.

 

Post Scriptum

 

Avec ce billet, ce blog prend fin. « Variations » va lui succéder, dans une quinzaine.

Bien entendu, si mes surfs croisent de nouveaux articles, je les signalerai ici, même si je ne les fais pas du tout miens.

Dès que possible, j’établirai une liste de tous les documents, opinions, réflexions dont j’ai connaissance. Que je sois d’accord ou pas.

Tout l’inverse de VARIATIONS. Sauf, exceptionnellement (à des fins critiques), je n’y mentionnerai que des textes avec lesquels je suis en accord, voire que je souhaite faire miens, les intégrant et les assimilant d’un point de vue ou d’un autre à ma réflexion. (Mon poème en prose d’avant mourir, pour paraphraser le poète japonais Bashô (1644-1694)

1Et, ses liens avec la société économique, la société de l’information, etc

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